Il est (enfin) parti, menaçant comme son idole américaine de contester les résultats et de provoquer comme lui l’assaut du bâtiment symbole de la démocratie, le parlement brésilien, saccagé par ses supporters. Ce lamentable rustre devenu président a laissé derrière lui un champ de ruines écologique et sociétal, en faisant ses amis partir à la conquête de l’Amazone, en laissant saccager de deux manières : par l’autorisation donnée aux agriculteurs d’y ponctionner à leur gré des surfaces, en y brûlant la forêt, et en favorisant des entreprises minières véreuses pour en extraire l’or avec des moyens scandaleux et archaïques, ceux de l’usage inconsidéré du mercure pour y parvenir. La coke n’a pas échappée non plus au phénomène, car les pilotes chargés de faire toutes les semaines des allers-retours chargés de pépites ont véhiculé en même temps de la cocaïne, relayant les arrivages vénézuéliens ou boliviens. Je vous ai trouvé un symbole flagrant de ce désastre politique : un homme d’affaires bolsonariste, ancien candidat à la députation fédérale pour le parti présidentiel, prêt à tout pour son mentor, dont une seule photo résume l’affairisme outrancier et l’incroyable discours mensonger…

Cette photo, la voici ici à gauche : c’est celle de Rodrigo Cataratas, posant devant un attelage de semi-remorque portant une carcasse d’hélicoptère entièrement repeint aux couleurs du drapeau national, ou plus exactement décoré comme le t-shirt de campagne de notre affairiste, de son vrai nom Rodrigo Mello (1). L’engin est visiblement inutilisable, c’est une épave vide, repeinte et décorée (ses vitres sont peintes, son moteur a été retiré, comme ses pales).

C’est visiblement une carcasse d’Ecureuil A350B (traduit par « Esquilo » là-bas), le même modèle que celui utilisé par la police civile de Rio de Janeiro (ici à droite). Il a gardé les mêmes coupe-câbles à l’avant… D’où sortait donc cet étrange objet publicitaire de campagne électorale aperçu sur sa remorque dans les rues, c’était là toute la question !


Un hélicoptère de la police, ou son double ? Sa copie ? Le 20 septembre 2021, une saisie policière en terre Yanomami avait révélé une capture surprenante : utilisé par les garimpeiros, il s’agissait en effet d’un hélicoptère tout noir, celui semblait-il bien de la police civile de Rio de Janeiro, affichant en revanche une minuscule immatriculation en PP-EIH lui aussi sur sa poutre principale et non plus sur son mât de rotor. L’ancien hélicoptère de la police serait tombé aux mains de trafiquants ? Mais comment donc ? Un PP-EIH qui à l’origine n’affichait pas de coupe-câbles, celui-là..Voilà qui intrigue encioe plus.

C’est effectivement l’ex PT-HMJ d’Helibras. La police brésilienne serait directement impliquée dans le trafic d’or se dit-on alors ??? Enorme surprise donc ! Et plus grande surprise encore quand on apprend ce qui lui est arrivé avant de devenir trafiquant… à cet engin étrange. Car ce n’est pas vraiment ça en réalité : l’enquête diligentée démontre qu’il n’en fait plus partie, de la police, depuis… 2013 « il a subi un accident et a été remis à la compagnie d’assurance en 2013, « il n’appartient plus à la Polícia Civil do Rio depuis lors ». « La procédure a été livrée à l’Anac à l’époque, en suivant le protocole. L’immatriculation de l’hélicoptère a également été annulée à la même occasion. » peut-on lire dans ce rapport. Ah tiens ! Un cliché (ci-dessus à gauche montre en effet qu’il avait subi d’importants dégâts et était devenu un tas de ferraille. Il appartient alors à qui alors cet hélico ??? Pire encore : l’engin avait une drôle d’allure et ne présentait « aucun livre de bord et documents de maintenance de l’avion » lors de sa découverte. Ça n’est plutôt pas un surprise tant ça sent d’emblée la magouille !! « Les banquettes arrière avaient supprimées et, à la place, des plaques de bois installées, sans autorisation ». »Cette procédure est courante dans les hélicoptères qui opèrent dans les mines, en raison de l’espace utilisé pour soulever la cargaison (pour faire gagner du poids) » note le rapport. Et au sommet on a ceci : « des agents liés aux organismes d’inspection et d’enquête soupçonnent que son achat d’hélicoptère avait été acheté sur une leilão, (une adjudication, une vente des domaines de l’Etat) et que des pièces d’un deuxième hélicoptères y avaient été couplées ».

« C’est un processus connu sous le nom de « cannibalisation » dit le rapport. Bref, on avait un hélico hybride, une chimère bricolée à partir de deux engins différents et accidentés, autrement dit une machine… fort dangereuse, faite à partir de deux accidentées, son équilibrage et son centrage ayant été modifiés lors des modifications faites par les trafiquants !! Dangereuse, car la photo ci-dessus retrouvée du crash subit le 2 mai 2013 montrait en effet un appareil lourdement abîmé après que ces pales aient heurté des arbres lors d’un entraînement à Caju, la base de Rio de Janeiro : il y avait eu 5 blessés ce jour là ! Une photo vue de côté (ici-dessus) montre une structure en effet pliée par le choc et une cabine complètement explosée : cet enfin aurait plutôt dû partir à la case « written off » ! Inutilisable ! Une véritable épave qui n’aurait jamais dû revoler !

Ne cherchez pas plus loin le nouveau propriétaire de l’hélicoptère repeint en noir (provenant de la police, donc, mais sans être pour autant le PP-EIH) : sur un site montrant l’engin repeint en train de déambuler dans les rues comme placard publicitaire électoral, (et ci-dessus sous la tente de sa base – nous verrons laquelle bientôt- en partance pour un meeting électoral de notre imbécile de candidat) quelqu’un est venu ajouter que « pendant la campagne, Rodrigo Cataratas a défilé avec un hélicoptère estampillé Boa Vista et a déclaré qu’il utiliserait l’appareil pour contrôler l’Ibama (Instituto Brasileiro do Meio Ambiente e dos Recursos Naturais Renováveis, en français L’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables; devenu la terreur des bolsonariens car défenseur aussi des indiens).

Sachant que ce même Ibama faisait pendant ce temps la chasse aux hélicoptères de trafiquants, en en détruisant régulièrement, le propos est… scandaleux ! Mais ils sont comme ça, les bolsonaristes : plus c’est gros et plus ça passe !!!

« L’hélicoptère avait été saisi pour irrégularités et soupçonné d’agir dans des camps garimpos illégaux » précise la police. il a été exhibé sous la bannière de « l’ordre » cher à Bolsonaro (ici à droite avec Rodrigo Cataratas), et c’est une chimère fabriquée à partir de deux hélicos abîmés qui n’aurait jamais dû revoler (dont un racheté à l’Etat !), et encore moins pour transporter l’or de trafiquants !!! Et on en exhibe ont on ignore l’origine pour vanter la loi et l’ordre dans le pays ! Mais quel scandale !!!
Double scandale

Et s’il y n’avait eu que celui-là !!! Et le second, lui, on sait davantage d’où il vient !!! Une vidéo de montre un étrange cortège de longues remorques dans les rues lors d’une des saisies d’engins aperçus en territoire Yanomami en septembre 2021: tout d’abord celle portant un Bell Ranger, fort prisé au Brésil, on le sait, mais aussi un bel et long oiseau noir puisqu’il s’agît d’un Sikorsky S-76 qui fait changer de catégorie l’événement à lui tout seul, l’engin valant neuf à lui seul pas moins de 13 millions de dollars !

Il tourne toujours au dessus du million pour un engin d’occasion !!! Peint en noir, comme l’autre, il porte lui aussi une minuscule immatriculation qui nous l’indique comme étant le PT-HRE.

Celui-là repeint également aux couleurs du drapeau brésilien, lui aussi vidé de ses moteurs et de son rotor, sera surpris par un habitant (opposé à Bolsonaro) déambulant lui aussi dans la rue à Boa Vista sur une longue remorque similaire à celle portant l’Eurocopter, à un moment même rejoint par un gros SUV de la police pour ouvrir le passage de ce convoi exceptionnel !! De là dire que c’est chez eux qu’a eu lieu la mise en peinture, peut-être pas, mais ça n’a pas dû être très loin de là: dans les ateliers de la police elle-même, ce qui ressemblerait à une véritable farce ou à un bras d’honneur à cette même police – ou à sa complicité, car un bon nombre, on le sait et l’on constaté en janvier dernier est aussi devenu bolsonarien ? L’engin a en effet été repeint en dehors de l’espace réservé par la police pour stocker les épaves d’appareils saisis; puisqu’on l’y a ramené de force comme on va le voir ! Nous verrons bientôt où exactement !
Sous la pression directe de Jaïr

Selon la presse, le premier hélicoptère noir, un A350 « Esquilo » saisi avait déjà été libéré en tout cas deux fois, à la fois par un juge cívil et par la Criminal (la justice criminelle de l’Etat). Les avoirs de notre entrepreneur avaient en effet déjà été saisis par décision du Tribunal fédéral de Roraima, sur la base d’enquêtes menées par la police fédérale et le MPF (ministère public fédéral). Le premier étant le juge de Roraima, Helder Girão Barreto, un ami de Bolsonaro (comme on peut le voir ici à droite) le second étant une femme, l’âme damnée du même personnage…

Il s’agît en en effet de La juge fédérale de deuxième instance Maria do Carmo Cardoso, très proche de la famille Bolsonaro, qu’elle conseille; c’est une véritable terreur des prétoires surnommée « Tante Carminha » (ici à gauche, ça provient d’une série TV en vogue là-bas), est c’est surtout l’amie du sénateur Flávio Bolsonaro (PL-RJ), le fils aîné du président, qui a été décisive pour la nomination controversée de Nunes Marques à la STF (Cour suprême fédérale)., en remplacement de Celso de Mello.

Il avait clairement falsifié son CV pour ses études de droit, celui-là !!! L’hélicoptère, qui avait falsifié lui son apparence seulement, est ici-dessous à gauche stocké par la police lors de la première. Fallait-il des soutiens en haut lieu à son propriétaire pour le faire ainsi libérer à deux reprises !!! Le bolsonarisme, élu pour vaincre paraît-il la corruption en politique aura décidément tout dégradé, et spécialement les institutions ! A l’image de son exemple américain, chez qui il sert aujourd’hui de faire-valoir… (ou de compagnon de la « loose » – ici à droite -?)

L’intervention du clan Bolsonaro, dans cette affaire a pesé, elle est évidente ! Sur Bolsonaro et les juges on peut lire cet édifiant article. On relève les incessantes tentative d’interférence du chef de l’Etat dans des enquêtes conduites par la Police Fédérale… (2)

L’une des injonctions les plus controversées de « Tante Carminha » avait été d’annuler la procédure pénale contre le délégué fédéral Everaldo Eguchi. Ce dernier était accusé d’avoir ‘avoir divulgué des informations secrètes lors de l‘opération « Miigrador (pour ça, il avait été démis de ses fonctions en juillet 2021). Et celui-là est un beau cas d’espèce, lui aussi.
Les rois du manganèse

Il n’y a pas que l’or sur lequel ces forbans lorgnaient : plus au sud il y avait aussi un minerai fort convoité : « L’opération « Migrador » a été menée à Marabá et commandée par la police fédérale de la municipalité, ciblant une organisation criminelle dédiée à l’exploitation illégale du minerai de manganese. » Retenons le lieu au cas où, on sera appelé à en reparler je pense .Là-bas, il y a des hélicoptères aussi, dont ceux de Helisul, Et d’autres opérateurs plus petits, dont un qui va nous intéresser prochainement, car lui aussi été lié à Rodrigo Cataratas (encore lui !). L’opération avait eu un succès flagrant sur terre, puisque les contrôles routiers effectués avaient réussi à intercepter pas moins de 500 tonnes de manganèse extraits illégalement dans la région de Maraba. Ci-dessous un des convois intercepté : notez la taille des bennes !

Et ci-dessous les dégâts considérables de l’extraction du manganèse dans le Para :


Les personnes visées étant donc bien des garimpeiros : « lors d’une conférence de presse à Marabá, les délégués fédéraux Ricardo Viana et Rômulo Rodovalho ont expliqué que les crimes commis lors de l’opération provoquaient une catastrophe environnementale majeure dans la région.Les enquêtes, selon le chef Ricardo Viana, ont commencé en 2015, après le déclenchement de l’opération Buriti-Sereno, avec la saisie d’une série de machines ainsi que de minerais ». De l’argent liquide, beaucoup de liasses avaient été découverts chez Eguchi, dans de grands sacs de sport (ici à droite).

« Mais nous ne comprenions pas comment les choses fonctionnaient ; Au fur et à mesure des investigations, nous avons découvert qu’il y avait un groupe très articulé avec un pouvoir économique élevé pour promouvoir ce type d’activité », a-t-il rapporté » nous dit ici Correio du 8novembre 2018 ; « « avec l’analyse des documents et des informations recueillies, en plus de plusieurs actions d’enquête menées, il a été vérifié qu’il existe une véritable action articulée des personnes et des entreprises de la région pour l’extraction, la transformation, le transport et l’exportation du minerai, à travers le falsification de documents publics et fiscaux, dans le but de donner une apparence de légalité à une activité criminelle. ».

Et à proximité, de là, des réserves indiennes en effet. A 200k m, il y a par exemple celle, unique, de Xikrin do Kateté, desservie par une piste d’avion mais officielle, celle de la FUNAI. Le site est parfois visité par le beau PR-VSA de la Companhia Vale do Rio Doce (ici à gauche une fois posé), un Eurocopter EC 155B1 Kocoglu. Et s’y rendre est parfois dangereux…


Lorsqu’on vole trop bas surtout !!! Dans la région (le district de Divino do Traíra, à Engenheiro Caldas (MG) – à 320 km de Belo Horizonte) est en effet tombé un Robison R44 Ravzn II. Il transportait le député fédéral et candidat à la réélection Hercílio Diniz (un bolsonariste !) et l’adjoint au maire de Governador Valadares, David Barroso (lui aussi).; tous deux blessés dans l’accident. L‘hélico (le PR-ALX) avait heurté en plein vol une ligne à haute-tension, événement filmé en direct ici. Soutenir les garimpeiros implique de prendre certains risques, il semble bien !
A Redenção, dans l’Alto Parana, qui dispose d’un petit aérodrome avec une piste de 1500 mètres en dur, denrée rare dans le secteur, il y a aussi une société plutôt étrange qui propose comme beaucoup d’autres des locations d’avions ou d »hélicoptères; mais qui ne paraît pas vraiment sérieuse, à voir ces publicités bien légères faites à partir de poses ridicules d’une personne qui se prend pour un mannequin, (ici à droitedevant un Robinson) pour remplir les pages d’un site particulièrement vide : l’impression laissée est celle…d’une société fantôme en effet !!

Or, justement, c’est celle avec laquelle Cataratas a tissé des liens, ou plutôt qui lui a permis de dissimuler des fonds peu avouables, ce que vont découvrir les enquêteurs (et notamment des aides gouvernementales !) !!!

Près de là, sur le site de Serra dos Carajás, une formation montagneuse se situe en effet des gisements miniers très importants de fer, de manganèse, de cuivre… et d’or. C’est gigantesque, puisqu’il y a sur place 18 milliards et demi de tonnes, les plus grosses réserves de minerai ferreux du monde !!!

Plus au nord, à Serra Pelada au sud-est de Curionópolis, c’est le site historique où l’on a creusé de 1979 a 1992 sans machines spéciales : des garimpeiros, précurseurs en quelque sorte. Pour le manganèse, ou l’or, ils sont aujourd’hui toujours présents, mais bien plus disséminés ! L’aérodrome de Carajas (Parauapebas) construit en 1982 est une incongruité dans le paysage, et pas que pour son vieux DC-3 à l’entrée (c’est le PP-VDM de 1942 ex Amazônia Mineração;, le premier à s’y être posé il est complètement ceinturé par la forêt :

Plus au nord, c’est le site de Bom Jesus celui des chercheurs d’or déjà décrit iici dans cette série (nous y reviendrons bientôt, pour reparler des hélicoptères qu’on y avait trouvé en octobre 2019…
Toujours aussi veule, Cataratas, pour revenir à lui, avait alors déclaré à propos de son défilé de mascarade à Boa Vista « que l’hélicoptère avait été placé dans les rues comme une « forme de manifestation contre ou « ‘abus » de l’autorité de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) pour attirer l’attention des autorités sur la victimes, de l’Institut pendant les opérations spéciales » Ignominieux ! Impensable !


L’hélico poursuivi par ceux de l’Ibama devenu emblème de la lutte… contre l’Ibama !!! Grotesque et… monstrueux ! Quelle façon de présenter les choses !! A droite et ci-dessus c’était donc bien le même, le fameux PT-HRE ramené ici des territoires indiens qui avait joué hommes-sandwichs de cette incroyable mascarade politique, ramené de force dans l’enceinte de la police à Boa Vista pour… publicité interdite de campagne électorale (par un jugement) !! !!! Rentré au bercail des engins saisis, on le bâchera pour le rendre plus discret. Il était déjà assez honteux en effet comme ça !!

Quand la désinformation se met en marche

Les bolsonaristes ont pratiqué pendant quatre ans l’art de la désinformation et le lancer de fake-news, à la manière de Trump. Gênés par la découverte du second appareil reconnaissable, ils ont mie en marche leur machin à mentir en tentant d’affirmer que ce n’était pas le même appareil. Car ce qu’il y a de plus attristant, dans cette véritable farce de mauvais goût, c’est quelques mois auparavant, ce même gros hélicoptère était encore celui d’Emar Táxi Aéreo, dont l’un des usages étant de venir en aide… aux indiens, comme on peut le voir sur la photo iici à droite, transportant des indigènes de Tapajós et d’Arapiuns, en venant soutenir ceux malades.. Le voilà devenu hélicoptère de trafiquants, ceux-là mêmes qui n’hésitent pas à attaquer ces mêmes indiens pour leur voler leurs terres ! il semble qu’on ait aussi tenté de fabriquer de fausses nouvelles à son égard, en diffusant notamment une vidéo de crash qui aurait été le sien. Qui, sinon les bolsonaristes aurait pu lancer pareille désinformation à son sujet ? Le 30 août 2021, face aux critiques qu’elle juge infondées, Emar Aero Taxi avait dû faire cette longue mise au point plutôt clinique ou même acerbe :
« 1er – Un hélicoptère modèle SK-76, immatriculé PT-HRE, n’a jamais appartenu à EMAR. Cette société n’a loué cet hélicoptère qu’au plus tard qu’en juin 2020, jusque le lien a été complètement interrompu ; fait qui peut être vérifié par une simple requête sur le site de l’ANAC« . Or c’est en fait contestable, ou maladroit, car plusieurs sites indiquent bien que le modèle a bel et bien été acheté par Emar Taxi en 2012… et revendu en 2021 au groupe de Rodrigo Cataratas ! Mais on comprend pourquoi la société souhaite tant se démarquer de son nouveau propriétaire… qui a dû débourser, on le rappelle, dans le million de dollars minimum pour acquérir le gros engin…

2º – « L’hélicoptère qui s’est écrasé dans la localité et des données inconnues, dont les photos et la vidéo suggèrent qu’il s’agit d’un SK-76, sans immatriculation apparente, n’a jamais été détenu, loué ou utilisé par EMAR. EMAR ne sait rien de cet appareil, c’est pourquoi nous nions catégoriquement tout lien avec notre société ».

Des bloggueurs en mal de buzz avaient confondu les couleurs similaires de l’appareil, dans son ancienne livrée, pour sûr . L’engin accidenté appartenait en fait à un rival, LIDER, Taxi Aero, depuis longtemps sur le marché au Brésil. Et lui avait effectivement gardé sa décoration du jour de sa livraison, alors que ceux de EMAR avaient tous été repeints différemment, en tons de bleu, blanc et rouge (ici à droite leur PP-MAH ,en septembre 2019)

Il ravitaillait une plate-forme de forage la plate-forme Petrobras 69 (9PMN), au large de Camamu quand il a eu une panne et a coulé, le16 mars 2022. C’était en fait le PR-LCT (cf ci-dessus à gauche), un modèle S-76-C en plus, (N°760723). Il y avait à bord deux pilotes et onze passagers, le pilote, Luiz Augusto Volpiano Pereira, 58 ans, était décédé ce jour-là : il laisse derrière lui deux filles, âgées de 9 et 15 ans…

Selon les occupants de l’appareil, sa manœuvre ultime a sauvé toutes les vies… sauf la sienne ! Renfloué, l’épave de l’hélicoptère avait été déposée dans un hangar (ici à droite) et ce dernier a été la proie des flammes le 18 janvier dernier :voilà un S-76 qui a sacrément joué de malchance ! Et la société de continuer à se défendre des accusations…

3º – » EMAR est en train de moderniser sa flotte. Actuellement, nous avons des SK-76 modèle C+ qui sont approuvés pour le fret externe, la lutte contre les incendies, le fret interne, les opérations aéro-médicales et les passagers, et deux AS-355-F2. «

« En novembre, nous désactiverons le dernier SK-76A, ou PP-MBJ (c-dessus à droite). Ici son PP-MBA qu’elle possédait depuis juin 2012.« . On peut en voir l’intérieur ici à gauche en version évacuation sanitaire : un intérieur plutôt spartiate : on est loin des fastes clinquants du S-76B de Donald Trump (un modèle C, le N76DT, revendu depuis) ! ! Un ex XA-SRY et XC-FEV mexicain au départ ! Elle a aussi possédé le PP-MAH, le PP-MBF, le PR-SEC, le PT-YDL, le PR-SEE (un modèle C) : cela en fait 5 de disponibles sur le marché de l’occasion ! On devrait en retrouver d’autres « perdus » dans la jungle amazonienne, logiquement !!!

Les trafiquants ont dû être à l’affût lors de la revente du lot, et on devrait logiquement e effet en retrouver disséminés ailleurs !!! Le PT-HRE avait commencé sa carrière en 2006 chez Lider Aero Taxio, justement, avant de passer chez Emar. Mais il avait déjà pas mal de bouteille puisqu’il avait été N3123F de 1983 à 2006 (en commençant chez « To Ut Credit Corp », d’Hartford, CT) ! On l’avait vu aussi chez VOTEC (« Servicios Aereos Regionais » ici à droite). Il avait fêté ses 20 ans de service cette année… enfin de présence, puisque, désossé, il est devenu pancarte électorale pour arriviste sans foi ni loi !
Et la société de taxis aériens de continuer à lutter contre la désinformation en affirmant que « notre entreprise a pour principes d’obéir aux lois en vigueur, d’être prudente avec la nature et de respecter les codes de conduite et d’éthique internes et ceux de nos clients et fournisseurs, en répudiant tout acte pouvant causer un préjudice à l’environnement et à la société. Par conséquent, nous ne pouvons pas permettre que des informations fausses et déformées, diffusées sur Internet, soient trompeuses sur notre réputation, notre fonctionnement et notre crédibilité auprès de nos clients, employés et fournisseurs. Au final, c’est presque 2 décennies d’activités sans accident. » On veut bien les croire, mais il reste aussi ‘impression d’un bouclier de défense déployé contre les prochaines découvertes de S-76 qu’auraient pu acheter sous des noms d’emprunt des trafiquants !!!
Du contreplaqué en cabine !

Les hélicoptères saisis dans les territoires indiens ou qui s’y rendaient régulièrement avaient subi des transformations bien apparentes, avaient vite constaté les policiers. Et ce n’est pas qu’une question de couleur (ils sont tous noirs ou presque !). Ici à droite c’est la version « propre » de l’un des ses fameux hélicos, à notre partisan bolsonarien, au moment ou son PT-HSU qui porte toujours sa livrée connue et repérable de loin (une relecture plus moderne de la livrée d’origine visible ici). Lorsqu’on le retrouve dans un hangar situé en territoire indigène il est devenu lui aussi tout noir et porte une immatriculation microscopique sur la poutre de queue. Exactement comme le PP-EIH de ce début d’article; Ils sont tous ressemblants : or qui dit uniforme, dit… organisation. Et ça en est bien une, à l’évidence, avec toute une infrastructure d’entretien (et de peinture), des hangars, bref une base fonctionnelle, que l’on imagine difficilement au bord d’un zone d’extraction de minerai… on vous dira bientôt où ils se nichaient, rassurez-vous : les photographes oublient souvent des détails compromettants, comme ceux visibles ici sur cet autre cliché de notre gros Sikorsky (à vous de trouver lesquels : et ce n’est pas le petit ATV Polaris bleu sur la gauche, un engin fort pratique, adopté par l’armée américaine !!)


Et, beaucoup plus intéressant, l’hélicoptère Bell a manifestement abandonné le transport de personnes pour celui de matériaux lourds, car sa cabine a été allégée (et saccagée au passage),

Son intérieur complètement mis à nu et en effet remplacé par des plaques de contreplaqué (comme sur le PP-EIH décrit plus haut ! Bref, c’est bel et bien devenu un hélicoptère de trafiquants (et pas le seul, donc) !

A droite c’est encore le fameux PT-HSU tel qu’il a été découvert dans un hangar de la société (et ramené aussi avec l’autre exemplaire plus volumineux) : il est effectivement entièrement noir et porte l’immatriculation de l’engin ci-dessus, à savoir PT-HSU ! Impossible d’imaginer sous cette apparence aussi froide qu’il puisse assurer des survols touristiques de plage, avec ces faux airs de corbillard volant ! Et ces sièges en bois à l’arrière !

Et on n’y a pas trouvé que celui-là, parfois en territoire Yanomami même, ravagé pars les sbires de Bolsonaro, genre Rodrigo Cataratas. Des clichés ahurissants de plusieurs cimetières d’avions et d’hélicoptères saisis en territoire indien donnent le tournis : dans celui de Boa Vista (ici à gauche)il y a de tout, côté hélico; dont tout un lot de Robinson R44, bien sûr, le « premier prix » dans la catégorie, des Jet Rangers fort répandus au Brésil, (on repère ici sur la deuxième photo, au deuxième rang, celui à l’intérieur fait de contreplaqué), et également tout un lot d’épaves de Cessna qui, combinées, devrait pourvoir faire un ou deux engins susceptibles de revoler…avec beaucoup d’huile de coude ! Quel cimetière ! Quel gâchis !!! Notez bien ici à droite au premier plan les couleurs du Bell Ranger III saisi… Elles paraissent d’origine, et c’est le cas en effet ! Celui-là est resté tel quel et il a échappé à l’uniforme du garimpeiro (au contraire de son voisin immédiat)!
L’accident malvenu qui a fait découvrir le pot aux roses

Les trafiquants comme Bello-Cataratas, en peignant leurs hélicos en noir, pensaient réussir à se faire discret (ou à se fondre dans la masse en se déguisant en hélicos de la police, noirs eux aussi). Manque de chance pour notre trafiquant orpailleur (ou de diamants, que l’on trouve aussi sur place, ne l’oublions pas) le 15 juin 2022 un de ses appareils, censé se faire discret, un Bell 206B-3 Jet Ranger III (un modèle apparu en 1977) immatriculé PT-HQU se fracasse en volant trop bas sur une ligne haute tension à 69 000 volts à Água Boa, près de Boa Vista. Cet accident qui n’st pas unique au Brésil aura d’importantes conséquences comme on va le voir.


Ses deux occupants sont tués : le pilote Agnaldo Pereira da Costa, âgé de 55 ans et son passager, Vilmar Carpinski,47 ans.l’un des deux à la tête à moitié emportée par une tôle coupante lors du crash. Je vous épargne les photos. Le premier avait un casier judiciaire et le second avait eu maille à partir avec la justice et la société Helisul Taxi Aereo LTDA son ancien employeur. Conséquence du crash, l’électricité se retrouve coupée dans toute la région alentour, les municipalités touchées étant celles de Mucajaí, Caracaraí, Iracema, Rorainópolis, São Luiz, São João da Baliza, Caroebe et Cantá, toutes se retrouvent sans électricité. D’où un embarras certain qui donne à l’accident une certaine dimension et attire.. la presse, davantage qu’un banal accident d’hélicoptère, très fréquent au Brésil. Bref, l’importance des conséquences de ce crash poussent les inspecteurs de la police à rassurer la population en décrivant au mieux et au plus vite son origine. Et ce qu’ils vont découvrir va les surprendre… que faisait exactement cet hélicoptère en volant au ras des arbres, voilà bien la question qu’ils posent, avant tout ! Que transportait-il donc avec sa formule « cargo » en bois à l’arrière, ce qu’ils viennent alors de découvrir à leur grande surprise ?

L’appareil est… entièrement peint en noir (recouvrant le blanc d’origine; cf ci-dessus à droite). et il ne possède pas de sièges arrière, sa cabine passagers est faite en bois. Ah, voilà qui rappelle des choses !

C’est commun chez les trafiquants de cocaïne, en effet, pour qui les sièges arrières ne servent à rien : ils deviennent ainsi des hélicos cargos à stupéfiants ! Les chercheurs d’or aussi les modifient de la même façon, mais c’est pour y mettre eux des fûts d’essence ou du matériel d’extraction ! Voilà qui obligatoirement intrigue nos inspecteurs !!! Et pourquoi donc volait-il si bas, sans raison aucune ? Par habitude, tout simplement car il évitait ainsi les radars, c’est… évident, pour eux, car la sécurité du vol aurait exigé de voler plus haut !! Cet hélicoptère tombé à terre effectuait des vols illégaux, cela tombe sous l’évidence ! C’était donc bien un vol de trafiquant !! Les soupçons portent d’abord sur la société Icaraí Turismo Táxi Aére avec ses engins gris, ou des noirs (on en reparlera bientôt) mais on découvre que l’engin appartient à une société d’apparence banale, appelée Cataratas Poços Artesianos Ltda. Dont le patron n’est autre que notre bolsonariste, puisqu’elle porte son nom !

Elle est inscrite au registre national du Revenu fédéral comme « active », elle fournit des services d’ingénierie tels que : construction de bâtiments ; travaux d’urbanisation; de routes; de places, ou des réseaux de télécommunication; Elle propose aussi des équipements industriels (et pièces de rechange) ainsi que du ciment, de la chaux, des parpaings ou des tuiles. Bref, elle fait un peu de tout. Du trafic de tout serait-on tenté de dire à lire ce qui va suivre… A gauche ici un autre Bell Ranger muni de coupe-câbles, enlevé par la police au siège même de Cataratas Poços Artesianos Ltda, lors d’une perquisition fructueuse. Un hélicoptère de plus ! On remarque au passage que nous ne sommes pas dans la boue en pleine Amazonie, mais dans ce qui semble plutôt être une bien classique sinon banale zone industrielle l!! Notre trafiquant « travaillait » au grand jour !!! Et un scandale de plus !!!

L’épluchage des relevés financiers de l’entreprise montre surtout qu’elle consomme des quantités astronomiques d’essence et de diesel sans posséder pour autant de parc routier, voilà qui intrigue encore davantage les enquêteurs. Lors d’une perquisition, la police découvre dans deux hangars non pas des véhicules terrestres, mais pas moins de six hélicoptères, plus cinq carcasses supplémentaires, et diverses pièces de rechange, toutes irrégulières. Une usine à chimères ? L’arsenal complet du trafiquant, en tout cas, aux hélicoptères bricolés et rafistolés comme on l’a vu ! Lorsque les accusations plus précises commenceront à poindre, on s’apercevra que dizaines de pilotes ont été recrutés par Mello et que pas moins de 3 millions de litres de carburant ont été brûlés (???) en seulement un an et demi (???) par ces seules machines volantes. Un seul pilote a même effectué 13 voyages en une seule journée vers les terres indiennes révèle le dossier épais de police de l’entreprise, et la parole des employés qui commence à se libérer !!!

Drôle de parc routier à rotors en effet ! Et drôle de PT-HQU, découvert car un des appareils ramenés à Sao Paulo (voir le chapitre au-dessus) porte cette immatriculation, c’est notre bon vieux Bell Ranger aux couleurs d’origine photographié ici dans son jus à Belem le 14 octobre 2014 par Reinaldo Matheus de JetPhotos. Son dossier s’alourdit davantage encore !

Deux appareils différents d’aspect avec la même immatriculation ? Non content de trafiquer, notre homme est aussi un faussaire !!! Voilà qui devient passionnant !!! et voilà qui commence à peser lourd sur la tête de Rodrigo Cataratas-Mello !!!
Voilà qui est déjà pas mal comme score de délinquance ! Dans le prochain épisode, nous verrons un de ses chevaux de bataille préféré, ou plutôt sa mule, en allant voir du côté des petits hélicoptères Robinson, si prisés des trafiquants brésiliens… et par notre homme également bien sûr (la preuve ici à droite) !
Mise au point d’actualité : on parle, on parle et pendant ce temps ça continue à tomber…

Je vous avais parlé des arrivées de jets privés bourrés de coke qui avaient repris dans le Petén en ce début d’année 2023. A peine le temps de vous écrire le sujet (lire ici) paru le 27 février, puis le suivant, le 4 mars que le 5 vers 23 heures on apprend qu’un autre Hawker s’est vautré lui aussi dans le Petén, atterri ce dimanche matin près du hameau d’El Colorado, à Sayaxché. (où d’autres jets se sont aussi plantés).

Entre les deux il n’y a que 195 km de distance : soit un quart d’heure de vol en plus ! L’avion a première vue est bien un Hawker 700 et il nous faudra 10 minutes à peine à Falcon et à moi pour vous le découvrir, bien avant d’avoir le cliché de jour de disponible (ci-dessous) qui nous apprend qu’il s’est pris deux beaux palmiers en bout de course :


Très vite on apprend qu’il n’st pas venu les mains vides celui-là : il y en a pour plus de 700 au moins de kilos de coke cette fois, près de 3 fois celui découvert au Chiapas ! Exactement 814 paquets de coke qui, une fois étalés décomptés remplissent un hangar complet ! Une photo du chargement encore à l’intérieur nous apprend qu’encore une fois on fait le vide dedans, les sièges et la moquette enlevés mais les parois autour des hublots laissées intacts. (ci-dessous à gauche).

Ce qui nous permet de conforter notre trouvaille : l’engin bien chargé débarqué de nuit au Guatemala st bien le Hawker N45KG (N°)257189). On remarque que les trafiquants ne s’embêtent plus à les déguiser ou à les repeindre : ici on a simplement masqué au ruban adhésif et badigeonné l’immatriculation d’origine N45KG de l’appareil. Autre point suspect ; ses deux derniers vols sont en territoire mexicain et il a décollé de Cozumel ( la « terre des hirondelles » en indien Maya, c’est une île du Quintana Roo et c’est à 65 km au sud de la ville de Cancún), il était parti en direction de Flamingo, comme plan de vol déposé, à savoir l’île de Bonaire, dans les Antilles néerlandaises (en face de Curaçao,pour y arriver il faut survoler Aruba) ce qui deviendra son dernier vol (là où il est il ne risque pas de redécoller, le choc a été rude !). Sur Flightware, son trajet (son transpondeur) s’interrompt en effet bien avant son point de chute « normal »: histoire pour lui de bifurquer vers la droite vers le Venezuezla, y charger ses 700 kilos de coke et de partir fissa vers le Petén ? Il aurait dû arriver vers 17 h 30 « à ce samedi 4 à Bonaire. Une fois posé au Venezuela, y a 2 500 km environ pour le retour soit… 3h30 de vol : ça rentre dans les clous pour se poser la nuit dans le Petén :

Si nous sommes allés aussi vite c’est qu’il y a une raison simple : son propriétaire déclaré, quelques jours avant son dernier vol, Roman Ruiz Harazda, est chez nous sous « surveillance » depuis l’affaire de son Hawker de 1976 immatriculé N600AE; un vieille affaire remontant à 2014 (presque 10 ans déjà ! ). Racontée ici en novembre 2017 dans « Coke en stock (CXL) : « El Chapo » et les avions (8). Le laxisme mexicain sur l’enregistrement des avions »« : en 2010, Starwood Management (société elle-m^me impliquée dans des vols de narcotiques) avait acheté un HS-125-600A (N°256068) immatriculé N600AE à Air Eagle LLC. Ci-dessous le contrat d’achat du N45KG signé par Roman Ruiz Harazda le 11 août 2022 :


L’appareil immatriculé N600AE, datant de 1976, mais en bon état, allait se rendre célèbre quatre ans plus tard, sous un autre propriétaire, Aircraft Holding Solutions llc Trustee, déclaré alors à Dover… dans le Delaware, le pays des inscriptions fantômes. Resté cinq mois sans voler dans un hangar près de la piste sud, il décollait brusquement à 22H42 heure locale le 11 septembre 2014, du Santo Domingo’s Las Americas International Airport en République Dominicaine pour un vol de routine vers Punta Cana. Le problème, c’est que 10 minutes plus tard il ne donnait plus signe de vie : l’avion venait d’être tout simplement « volé » selon son propriétaire. Des radars le verront d’abord voler vers le Venezuela puis vers le Honduras. Puis plus rien. L’avion n’a depuis plus jamais donné aucun signe de vie ! On en sait aujourd’hui un peu plus sur cette affaire : c’est un groupe « d’hommes d’affaires » du Honduras, de Mexicains, de Vénézuéliens et d’Américains qui étaient déjà venus le 11 juillet précédents pour assister à des combats de coq « dans un endroit inconnu » du pays. Drôle d’explication. Qui ne passe pas vraiment auprès du responsable du DNCD, le major général Julio César Souffront Velázquez. Il a affirmé que « l’avion s’est envolé mercredi avec un plan de vol et, à environ 70 miles vers le sud, il a éteint son transpondeur. Les deux pilotes ayant décliné leur nom à leur arrivée s’appelaient Fabio Urbina et Hector Rios ». Le premier, on le retrouve comme pilote instructeur à Miami dans les catégories multimoteurs et même sur hélicoptère « Principal for Opa Locka Helicopters« !
A l’examen, on constate que le site Internet de la société est une coquille vide de plus (il affirmeque « OPH is currently enrolled in a drug line testing program as part of its FAA certification requirement ». Mieux encore quand on découvre l’adresse donnée sur le site pour la société d’hélicoptère : un site entrepôt, où l’on peut apercevoir des voitures et quelques… bateaux, qui jouxte l’aéroport d’opacité Locka.A leur arrivée au Las Americas International Airport, les deux lascars avaient acheté pour 2000 dollars de kérosène pour leur jet : visiblement ils désiraient s’envoler ! Selon une source, la tour de contrôle radar AILA qui visualisait l’avion, l’avait perdu quelques minutes plus tard, il avait subitement disparu de l’écran, sans pouvoir communiquer avec lui, bien qu’elle ait essayé de contacter les pilotes par radio-communication. « Evidemment, en l’éteignant, et pour être clair, disons, en enfreignant la loi, il s’est dirigé vers le sud. Nous comprenons par là la direction du Venezuela » (…) « Jusqu’à présent, nous estimons que l’avion, s’il est allé au Venezuela, c’était pour se charger en drogues « , avait dit cette source.


« Décrivant le mode de fonctionnement des avions effectuant des opérations similaires, elle a indiqué qu’ils se rendraient en Amérique du Sud pour s’y poser et se rendre ensuite en Amérique centrale, d’où ils partiraient pour les États-Unis ». Autre information ajputée après-coup mais non vérifiable : « selon des informateurs, cet avion avait fait deux autres voyages en République dominicaine depuis le Venezuela et dans l’un d’entre eux il y avait quelqu’un très proche du président Nicolas Maduro et d’un général de la marine vénézuélienne ». On songe bien sûr à Tarek El Assaimi Voire à « »El Pollo» Carvajal, qui a changé de nom depuis…


Et cela pour le premier cas douteux, présenté un peu vite comme étant un simple « emprunt » d’avion, car après i ll y a eu aussi celui , plus net, dirons-nous, du gros Gulfstream N305LR de notre homme, retrouvé en flammes au Venezuela, le 4 octobre 2020, après s’être tranquillement posé sur une longue piste clandestine préparée pour recevoir ses 17 tonnes : sur un cliché une échelle de coupée de fortune est encore présente, effondrée. Son empennage intact et sa décoration spécifique (en haut à gauche) avaient suffi pour le faire reconnaître. Aux alentours de l’avion, un vrai saccage de son intérieur est retrouvé (ici à gauche) : preuve qu’on venait de faire là de la place pour un chargement immédiat… pas retrouvé (officiellement). Il a certainement été incendié car incapable de redécoller, en ce cas !



Un autre intriguant appareil lui ayant appartenu était un vieil HS.125 modèle 700A, immatriculé N949CL, qu’il avait racheté à un autre broker fort douteux, à savoir TWA International, le 19 mars 2019. Or le même Hawker a été retrouvé lui aussi presque complètement incendié au Guatemala, dans le Petén dans le Parc Laguna Del Tigre, lieu historique d’arrivée d’avions chargés de coke, au bout d’une énorme piste fraïchement labourée et damée pour son arrivée. Heureusement, le feu avait épargné l’empennage reconnaissable !!! Le 1er mars, deux semaines auparavant environ, Roman Ruiz Harazda avait effectivement signé un contrat de revente de son avion avec un certain Vincente Perez Vega, habitant Tamaulipas, au Mexique (enfin à une adresse bidon de boîte postale) !!! Ce que notre fin limier Falcon avait retrouvé bien sûr (ici à droite) ! Peu de temps après l’appareil n’était plus qu’un tas de cendres :

L’opération ressemblait fort à un coup de main de dernière minute apporté à TWA International, fournisseur patenté d’avions aux narcos, et à Carlos Villaurrutia, son patron, sur qui l’étau se resserrait sérieusement avec l’affaire Debbie Mercer-Erwin, la grande pourvoyeuse d’avions pour trafiquants, qui commençait alors à pointer (elle a été arrêtée le 6 février dernier 2021).
Bref, notre arrivée nocturne fort chargée du 5 mars dernier (plus de 800 kilos de coke !) est la digne héritière de toute une tradition qui perdure et non un cas à part !!! Voilà qui augure plutôt mal des mois à venir !!! L’année 2023 s’annonce décidément bien poudreuse ! InSight Crime vient juste de nous le rappeler : le tonnage global augmente bien tous les ans , il atteint 96 tonnes en 2022, rien que pour le Brésil (et même si cela a baissé en 2022 au Guatemala -on remarque la cruelle absence du Belize-. En tout cas, les chiffres renforcent notre analyse du jour : « les autorités paraguayennes ont saisi un peu plus de 3 tonnes métriques de cocaïne en 2022, soit la même quantité qu’en 2021. Le pays reste un corridor de cocaïne par lequel la cocaïne arrive au Brésil depuis la Bolivie et sert de base aux trafiquants et gangs brésiliens. »


(1) il n’est pas le seul a avoir eu l’idée durant la campagne présidentielle : un autre a entièrement peint son Robinson de la même façon, avec l’effigie de Jaïr Bolsonaro sur le mât de rotor. Et celui-là a survolé les gens au-dessus de l’Etat du Goïas . Il appartenait à une entreprise frigorifique, celle de Frigorífico Goiás (une boucherie en fait) mais avait été affété par le chanteur bellâtre Gustavo Lima, très actif sur les réseaux sociaux.(et roi du selfie). Les deux ont été accusés par un juge de propagande électorale interdite… avec à la clé une amende de 20 000 reals.

Autre folie bolsonarrienne : fin août 2021, alors que les élections approchent, un professeur d’un lycée catholique ultra-conservateur, celui de Notre Dame de Lourdes, à Cuiabá, se permet de critiquer ouvertement le président, suscitant l’ire de sa direction, des parents d’élève mais aussi de Bolsonaro lui-même : résultat le lendemain un hélicoptère survole l’endroit à très basse altitude, la porte ouverte, un drapeau du pays déployé, pour répondre à la provocation outrancière (ou au blasphème ?). Le problème étant que c’est un appareil de la police… (ça se voit ici à droite) voilà qui nous replonge dans les suspicions que l’envahissement du Parlement de Brasilia et la passivité de cette même police !
Enfin le 29 mars 2020, à l’inverse, on avait eu droit à une scène assez surréaliste au dessus de la ville de Goïana (Etat fortement bolsonariste) avec une bénédiction aérieinne effectuée par L’archevêque de Goiânia, Dom Washington Cruz à bord d’un Esquilo (c’est le PT-YRA).

La veille, le président de la Conférence Nationale des Evêques du Brésil, Dom Walmor Oliveira de Azevedo, avait publié une note publique et avertissant la population « de rester chez elle, en respectant les recommandations de la science, des professionnels de la santé et société ». expérience internationale« .

En s’opposant ouvertement ainsi à Bolsonaro, qui venait lui de promouvoir la réouverture de tous les commerces en pleine pandémie de Covid-19 (avec sa campagne appelée la campagne «O Brasil Não Pode Parar ».!!! Azevedo y était allé fort, en qualifiant de « désinformation » la « campagne développée par le président de la République, appelant la population à descendre dans la rue, est une menace sérieuse pour la santé de tous les Brésiliens. Il est temps d’affronter cette pandémie avec lucidité, responsabilité et solidarité. Ne les laissons pas nous priver d’espoir ». L’hélico était le moyen subtil trouvé par l’archevêque pour effectuer la bénédiction des gens sans entre en contact ou rester à proximité d’eux !! Le père Márcio Celestino da Silva effectuera la même tournée au dessus d’Itauçu (cf ici à droite).

La famille de Bolsonaro a elle fort apprécié l’usage des hélicoptères de l’Etat, comme en juillet 2019 où le neveu de Jair Bolsonaro, Osvaldo Campos, a posté une photo de lui et d’invités à bord d’un hélico de la FAB se rendant le 25 mai précédent au mariage du n fils de Jaïr, Eduardo Bolsonaro.

A bord de l’engin camouflé de gris il y avait aussi, la mère de la mariée (la psychologue Heloisa Wolff). L’hélico avait fait le trajet Vale do Ribeira, vers Rio et Janeiro(soit 35 km à peine). Jaïr alors assistant à la remise de médaille à Luiz Paulo Leite Bolsonaro, lors de la célébration le 161e anniversaire de la police militaire de Goiás, un jeune militaire qui est aussi son neveu, avait répond à une question de journaliste sur cet usage familial d’un engin militaire (un SuperPuma) par un « idiot! » plutôt péremptoire. Les question qui fâchent, il les a toujours évitées ainsi…

(2) tout le monde a encore en tête la surprenante découverte du début du mandat de Bolsonaro; en.juin 2019, lorsque l’avion présidentiel s’était posé en Espagne aéroport San Paul de Séville. Les douaniers espagnols inspectant les bagages des personnes à bord, une routine, avaient découvert à leur grande stupéfaction un sac de sport contenant pas moins de 39 kilos de cocaïne appartenant à un soldat de la garde présidentielle, appelé Manoel Silva Rodrigues. Le Monde avait alors commenté : « le sergent n’en était pas à son premier voyage présidentiel. Cette petite main présumée à la solde de barons de la drogue avait déjà accompagné le chef de l’Etat à plusieurs reprises.

« C’est assez pour que les anti-Bolsonaro se déchaînent sur les liens qu’entretiendraient le président, élu sur ses gages d’honnêteté, et la pègre. » L’enquête des espagnols avait révélé que Rodriguez avait transporté de la drogue à Madrid et à Séville, en Espagne, à deux reprises : le 30 avril et le 25 juin 2019. La première fois était donc passe inaperçue ! Deux autres militaires y auraient participé. Un autre sergent que lui avait fait office de « recruteur », selon les procureurs. Et lui s’était enrichi, avec sa femme comme complice.

« Selon le document, le suspect a acquis plusieurs propriétés et parts sociales d’entreprises pour des montants incompatibles avec ses propres revenus ». Deux autres encore, des civils ont été cités : « le troisième civil dénoncé est cité dans les enquêtes de la police civile du district fédéral sous le nom de « Barão do Ecstasy ». Il avait déjà été dénoncé pour trafic international de drogue, mais a été acquitté. Le quatrième civil soupçonné d’être impliqué dans le stratagème a déjà été arrêté et reconnu coupable d’envoi de cocaïne à Amsterdam, aux Pays-Bas, et d’achat d’ecstasy. pour distribution dans la capitale néerlandaise ».

Rodriguez a écopé e 6 ans de prison en Espagne (plus 2 millions d’euros d’amende) et de 14 par un tribunal militaire brésilien. Le problème étant que le fameux « Barão do Ecstasy » de son vrai nom, Israel Domingues de Oliveira. (ici à droite) avait déjà été arrêté en 2005 à Sans José Rio Prieto avec plus de 18 000 pilules d’ecstasy.et avait été condamné à 9 ans de prison.Il faisait passer la drogue venant du Pérou dans une planche de surf (malin le gars) !; Et il avait à nouveau été arrêté en 2015 et 2016 !!! Cette fois c’est plutôt son fils Israel Dias de Oliveira, 34 ans, arrêté lui pour la seconde fois en 2016, qui aurait été impliqué semble-t-il !! Ces noms ressortis font plus penser à une façon d’étouffer les véritables responsabilités qu’autre chose !
Documents:
Sur le manganèse lire ici
Sur les rapports au vitriol de Bolsonaro avec les juges c’est ici.
Ghostofmomo