Coke en stock CCCLXXXV (385) : le désastre Bolsonaro (11)

Nous avons délaissé quelque peu le Brésil pour suivre ce trafiquant uruguayen particulier sévissant au Paraguay (et au Brésil), devenu un des leaders en fort peu de temps du trafic de cocaïne envoyée vers l’Europe. On lui attribue au moins 16 tonnes de transférées, c’est pourquoi nous nous sommes permis d’insister sur son cas. Il a fini par être cerné par un juge tenace qui n’en était pas à sa première affaire du genre comme on va le voir avec deux truands devenus politiciens dont un a fini trucidé de 50 balles dans une opération mené par d’autres truands. Depuis notre uruguayen a fui, d’abord à Dubaï, pour un bel imbroglio diplomatique, et aujourd’hui probablement en Afrique du Sud, où d’autres mafieux l’ont précédé, comme on va le voir. Il dirige tout de là désormais, ayant à sa manière inventé le narco-travail à distance, ou le télé-trafic si vos préférez. Et aujourd’hui, une énième découverte due au hasard, et à la curiosité, comme vous allez le constater également, va nous mener encore une fois, au même individu : Horacio Cartes, l’incontournable ancien président, l’éternel tireur de ficelles du pays !

La présidence du Paraguay fragilisée

A la mi-2022, Le cas de Marset réfugié à Dubaï est lui devenu un cas diplomatique en effet, au Paraguay, et un beau mic-mac encore. On soupçonne fortement un assistant du vice-président Hugo Velázquez (ici à gauche, l’air plutôt benêt), d’avoir beaucoup intercédé auprès de l’Uruguay et des deux ministres Luis Alberto Heber et Francisco Bustillo, (ci-dessous à droite) et d’être au final à l’origine de cet envoi d’un vrai passeport libérant Marset : le Paraguay est bien devenu un narco-état à protéger à vouloir tout prix un tel individu !

La procédure expéditive suivie est en cause, car le nouveau passeport uruguayen a été remis de façon inhabituelle en mains propres par un avocat : « le passeport du trafiquant de drogue a été imprimé le 25 novembre 2021 et les autorités, après avoir signé une procuration, l’ont remis à son avocat Alejandro Balbi, afin qu’un proche puisse le prendre en personne et non dans une valise diplomatique, qui aurait pris un mois ». Après cette date il aurait en effet été renvoyé automatiquement, selon la loi en vigueur à Dubaî, expulsé vers son pays de départ ! « Avec le passeport uruguayen en règle et déjà en liberté, le trafiquant de drogue a quitté Dubaï avant qu’Interpol n’émette un mandat d’arrêt international pour les crimes de trafic de drogue dont il était accusé. Depuis, il est en fuite ». Le problème étant que « cependant, « Fiorella Prado, à l’époque consule uruguayenne aux Émirats arabes unis, a demandé au moins deux fois qu’on lui dise comment procéder avec la demande de traitement et de délivrance du passeport en raison des avertissements qui lui étaient parvenus, a rapporté le journal uruguayen. L’Observateur. » Visiblement, il y a eu magouille en très haut lieu ! La consule ayant été manifestement ignorée ! Un mois avant l’affaire, l’Uruguay avait en effet reçu le rapport complet du Paraguay du juge Pecci sur les activités criminelles de Marset dans le pays ! On a permis à un assassin de s’échapper !

Cette effervescence aura une répercussion immédiate auprès de la présidence même du pays : on apprend en effet brusquement le 13 juillet 2022 que c’est le ministre des Travaux publics, Arnoldo Wiens (ici à gauche), qui remplacera désormais le vice-président Hugo Velázquez comme candidat à la présidence de « Fuerza Republicana », le tremplin pour la future présidence, représentant le courant « colorado » interne, qui s’oppose à Honor Colorado, celui de Horace Cartes, devenu l’ennemi de fait de l’actuel président Benitez. Et celui qui a le plus de chances à l’emporter en avril, ce qu’il va faire. En somme que Velazquez, par ses liens révélés avec le double clan Insfrán et Marset, venait de se faire complètement griller! Balayé ! Benitez lui ayant jusqu’ici fait oublier que sous sa présidence le trafic avait augmenté et non diminué selon La Nacion : « au cours des quatre dernières années du gouvernement de Mario Abdo Benítez, plus que jamais, environ 50 tonnes de « cocaïne fabriquée au Paraguay » ont été saisies dans les ports européens. Sans oublier que la valeur des cargaisons saisies par les agences internationales s’élève à environ 5 056 millions de dollars EU, selon la référence de prix à destination ».

Toujours plus de cocaïne

Un président Benitez dépassé et fortement contesté en cette année 2022, car il est désormais jugé inefficace par tout le monde (y compris et surtout par la communauté internationale), avec le trafic qui a atteint des sommets dans son pays cette année-là. En juillet 2022, le 28, la police paraguayenne a en effet saisi l’astronomique poids de 3 145 kilos de cocaïne en une seule fois dans un entrepôt de Fernando de la Mora « dépassant les 2 906 kilos saisis par la même institution il y a tout juste neuf mois dans un port de Villeta. Le podium est complété par une réserve de 2 190 kilos capturée par le Senad en 2019 dans une maison d’Yby Yaú «  précise, effaré, ABC Color. Plus de sept tonnes en trois années (pour ce qui a été intercepté seulement, imaginez le trafic total) !

La drogue était dissimulée adroitement il semble : « sur les lieux, les trafiquants de drogue s’efforçaient de cacher au moins 16 pains de drogue dans chaque sac qui devait ensuite être rempli de sucre biologique.  Dans l’entrepôt, seuls des sacs de 25 kilos de sucre biologique de la Cooperativa Manduvirá de Arroyos y Esteros ont été trouvés ».

Le produit avait été choisi car il imitait parfaitement la drogue. Les paquets de cocaïne étaient estampillés du logo de Rolls-Royce (ici à droite) pour spécifier le producteur… Et le magazine de continuer : « celle qui reste alors la deuxième plus grosse cargaison saisie au Paraguay est celle de 2 906 kilos de cocaïne retrouvés entre le 19 octobre et le 23 octobre 2020, dans le port privé de Terport de Villeta. Les milliers de pains de cocaïne ont été saisis par les mêmes policiers de l’UES dans des sacs extra-larges appelés big bags, qui contenaient du charbon de bois (ci-dessous à gauche). Le conteneur contaminé avait été déposé un mois auparavant dans le port susmentionné, censé être envoyé au Portugal, bien que jusqu’à ce moment l’expédition correspondante n’ait pas été effectuée« .

L’énorme saisie n’avait pas été suivie de nombreuses arrestations, selon ABC Color :« seules deux personnes sont emprisonnées pour cette cause, Cristian César Turrini Ayala et son partenaire Alberto Antonio Ayala Jacquet ». Ce qui a plutôt de quoi surprendre…

« Le propriétaire de ces presque trois tonnes tombées lors de l’opération Polaris serait Faustino Ramón Aguayo Cabañas, (ici à droite) qui était le trafiquant de drogue le plus recherché du Senad jusqu’à sa comparution secrète au palais de justice d’Asunción le 27 mai et est actuellement emprisonné à Pedro Juan Caballero (originaire de la région d’Amambay). » conclut le journal, qui, adroitement a remarqué que « bizarrement, ni le président de la République ni le ministre de l’Intérieur n’ont fait au moins une mention sur leurs réseaux sociaux de cette saisie record de cocaïne survenue hier… »  Un président qui faisait l’autruche, donc, très critiqué, et qui était accusé de n’être plus que le jouet d’Horacio Cortes, son prédécesseur, dont on connaît les liens étroits avec les mafieux et les trafiquants. Et lui d’en devenir l’opposant, à force d’être critiqué ! Le ministre de l’intérieur, viré depuis ayant jeté de l’huile sur le feu en accusant Cartes d’être derrière ses envois (alors qu’il était lui-même lié à un trafiquant brésilien comme on l’a vu hier dans l’épisode précédent).

En fait, rien n’a changé dans le pays. Ses liens étroits avec un supporter embarrassant ne sont pas faits pour l’aider : il s’agit en effet de Jair Bolsonaro… (qui lui a fait installer des radars à la frontière !) renforçant de fait aussi au Paraguay le rôle dans le pays des trafiquants brésiliens déjà très bien installés, et fort actifs comme on le sait.

Ci-contre et dessous la chasse au Cessna 210 Centurión, immatriculé CP-2660, intercepté cet été-là dans la région de Yguazú, Alto Paraná…

On note ici à gauche ses extensions d’aile bien visibles (non peintes) contenant des réservoirs supplémentaires…on peut voir ici les militaires le remorquer pour l’éloigner de l’incendie allumé par les trafiquants et qui s’est rapidement répandu dans le champ de paille sèche (ci-dessous à gauche). Avec un passage bas d’un des Tucanos paraguayens qui l’ont forcé à atterrir (ici à droite). Les paraguayens possèdent les meilleurs avions d’interceptions (armés par des pods amovibles) pour ce genre de trafic, aussi est-on fort surpris de ne pas les voir en l’air plus souvent ! Surprise : certains de ces avions seront… désormais français – avec leur aérofrein de piqué ventral caratéristique – avait-on appris en avril dernier :

« Six avions AT-27 Tucano, EMB-312F, l’une des dernières séries de l’entraîneur brésilien classique qui étaient auparavant exploités par la France, ont été donnés à Fuerza Aérea Paraguaya. La proposition comprend des dispositifs de liaison de données aériennes, des systèmes de contrôle aérien portables (JTAC) et le C4ISR de dernière génération, probablement de conception similaire à ceux proposés à l’Uruguay par la North American Raptor Aviation Inc ».

« Les six Embraer AT-27 Tucanos seraient livrés à l’armée de l’air paraguayenne dans le cadre d’un ensemble comprenant la formation, les visites d’inspection et l’expédition (avec 2 700 à 3 300 heures disponibles, chaque fuselage conservant 65 % supplémentaires de la durée de vie restante, six inspections HSI-zone chaude- de moteurs, cabines) et avionique optionnelle mise à jour (Suite Garmin), packages de modernisation des systèmes de communications et d’armes- y regroupant quelque 30 sous-systèmes- dispositifs de liaison de données Mimo Manet Silvus pour chaque avion – liaison de données aérienne à haut débit -revenus air-air avec cryptage militaire, en plus de la liaison de données du même fournisseur et des communications pour la liaison air-air avec cryptage militaire « . La France en a déjà cédé 6 autres similaires aux Philippins en 2020.

Des avions bienvenus : le 13 décembre 2022, lors de l’anniversaire de l’Armée de l’Air sur a Base Ñu Guasu on évoquait « la vétusté » des Tucanis paraguayens … mais iaussi le manque cruel de radars aux frontières. L’article était cinglant et se terminait par cette diatribe : « « pendant ce temps, la FAP vivra de spectacles, de promesses, d’un champ pour élever des vaches à Luque et de vieux avions. Pendant ce temps, le ciel accueillera les trafiquants qui traversent déjà notre espace aérien comme s’ils traversaient leur propre patio »…

Il venait de loin, ce Cessna, de Bolivie, comme à l’habitude. Interviewé ici à la télévision sur son arrivée, le ministre Arnaldo Giuzzio bafouille et se ridiculise : il n’est au courant de rien et n’apporte aucune information notable ! Une vraie catastrophe !!! L’incompétence caractérisée ! En direct, en effet on entend un incapable, en cheville avec des trafiquants, qui pérore sur le trafic !

Suivons donc l’avion… pour voir !

Et puis on découvre un autre cas fort embarrassant pour le candidat Benitez. Ici, dans Coke en Stock, le principe est simple : il suffit de suivre les avions. Ils ont toujours une histoire à raconter. Et des surprenants parfois.

Cet adage fonctionne souvent, comme lorsque l’on a retrouvé un Hawker 700 à partir d’un seul débris de moins d’un mètre de long (ici à gauche, c’était le N917TF (1)) qui nous a conduit au final chez les Mormons (dont un belge !), ou bien lorsqu’à force de les voir tomber remplis de coke on s’est aperçu qu’ils avaient tous été vendus par les mêmes brokers comme Emir Adel Chehab, Martin Rapozo Villavicencio ou Carlos Villaurrutia, de la société TWA International Llc par exemple.

Beaucoup de découvertes doivent à de la patience, voire de l’obstination, mais parfois aussi le hasard joue. Ainsi pour la découverte du jet présidentiel paraguayen, un Cessna Citation Sovereign de 2009 (FAP-3001), .. offert par les chinois de Taiwan (ici à droite) !!! On lui construira même un hangar rien que pour luià Asuncion (ici à droite). Son prédécesseur avait lui obtneu de la même façon un hélicoptère Bell 429 à 3,5 millions de dollars, offert lui aussi par Taïwan en 2011 !!

En comparaison d’avion, justement, on a remarqué, par pur hasard donc, pour suivre la démarche citée plus haut, que lorsque Mario Abdo s’en allait rencontrer Jair, une rencontre entre amis, il est descendu non pas de son beau Sovereign-cadeau, mais d’un Beechcraft 200. On avait été intrigué par ce choix d’un avion un peu plus ordinaire, mais acheté neuf celui-là (ici à droite), immatriculé ZP-BMF, l’ex N177BC, acheté par en 2013 directement chez Beechraft, d’où sa version moderne à winglets et hélices quadripales, c’est le BY-177. Pourquoi ce moyen de transport et non le jet, la question demeure inconnue, à part que le Sovereign c’était plutôt le vice-président qui semblait l’utiliser. Et à mon humble avis, le président du Paraguay aurait mieux fait de ne pas mettre les pieds dedans, dans ce Beech qui lui a été manifestement prêté ! Ce n’est pas l’avion maudit, mas ça en est pas loin ! Le Paraguay est vraiment un pays étonnant comme vous allez voir ! On va s’y attarder un peu, car, pour moi, c’est très révélateur de ce qu’est ce pays devenu un narco-état !

Ce Beechcraft a été acheté neuf donc, à sa sortie d’usine, (compter environ 1,5 million de dollars en 2023), par une société dégottée par l’ami Falcon, appelée Maris Franca Llorens Antognoli, et son pilote attiré est le Capt Ariel Ortiz Caceres. L’exemplaire semble sortir très peu : aucune trace de lui chez les spotters ! Voilà qui intrigue déjà ! La propriétaire est une suissesse d’origine, et la veuve, apprend-t-on, du Français Gilbert Llorens, créateur de la société société Frigomerc au Paraguay. Vendue depuis au au groupe Minerva : ne demandez pas qui se cache derrière l’acheteur, c’est ben sûr. Horacio Cartes: ils ont inauguré ensemble -ici à droite- en mars 2021 la construction, à Villa Hayes, de l’énorme unité frigorifique apelée Frigorífico Chajhá ! .. Politiquement, elle a soutenu un temps Fernando Lugo, mais depuis s’est rapproché de Cartes, par pur intérêt économique, car celui qui est omniprésent dans les affaires du pays, officielles comme douteuses ! Ce sont en effet aujourd’hui les deux plus grosses fortunes du pays ! Le Beechchraft , qu’elle utilise fort peu, représentant donc « peanuts » pour elle ! Et un « prêt » montrant à quel point elle est aujourd’hui proche de l’Etat !!!

En réalité, avec elle, c’est tout un pan sulfureux d’histoire du pays sur lequel on est tombé avec elle. Gilbert Loorens, son mari, est en effet mort tragiquement le 15 janvier 2000 avec Mathias, le fils du célèbre coiffeur Osvaldo Bucci (décédé en 2015) dans un accident d’avion léger type ULM de fabrication française, qui est entré en collision avec le câble soutenant une antenne, en survolant leur ranch à Tacuatí, San Pedro, Une thèse contestée par certains, mais qui semble le fait d’un bête accident de vol (ils avaient déjà acheté le ranch de 4000 hectares en 1976, enfin, Gilbert l’avait reçu en paiement contre un envoi de caisses de cigarillos !)…Sa femme et lui s’étaient rencontrés à Lugano en 1981, et s’étaient mariés en 1982.

Sa veuve s’était auparavant lancée avec son mari dans l’élevage (avec l’Estancia Paso Itá.) et elle devenue aujourd’hui a femme la plus riche du Paraguay, avec à la clé une importance économique qui lui vaut aussi d’être par exemple la présidente de l’Office de la viande et du cuir du Paraguay, ou d’être membre du « Conseil consultatif pour le développement auprès du ministère de l’Industrie et du commerce ». Elle se targue désormais de biodiversité. en s’occupant toujours de ses laboratoires de génétique bovine (les labos Viradolce), dans ses sept fermes qui couvrent 70 000 hectares de terres et près de 120 000 têtes de bétail. La posture est belle, certes, mais les faits ont moins reluisants… beaucoup moins même ! Sa biographie va surtout nous révéler que l’Europe et le Paraguay sont davantage liés qu’on ne le pense…par le trafic illicite ! Et nous voici partis dans un récit à la « Secrets d »histoire », genre secret de famille inavoué, de ce pénible histrion au sourire niais de Stéphane Bern !

Sa fortune a créé quelques jalousies. Son laboratoire Viradolce, a aussi été victime d’une gigantesque escroquerie à 400 000 dollars, un détournement, ayant duré de 2013 à 2015, ayant pour responsables le maire de Lambaré, Armando Gómez et sa femme, Fabiola Bareiro Gibbons, la comptable du laboratoire (tous deux ici à droite), ainsi qu’une ancienne employée de l’entreprise Viradolce, Carmen de Lourdes López Sosa. L’ancien vice-ministre des Affaires politiques du ministère de l’Intérieur, Jorge Capello (époux de Silvia Giménez Gibbons, autre inculpée) ayant aussi participé à l’escroquerie,. En 2019, si le maire a échappé à la prison en restituant 550 millions de guaranis sa femme à écppé de 11 ans de prison, les autres de 2 ans.

C’est tout bonnement … « fabuleux » !

Venons-en aux fameuses révélations. Au décès de son mari Richard, se pose le problème de son héritage car il a eu deux filles (ici à droite) d’un précédent mariage (avec Meza Bartrina), avant d’épouser Maris Franca. Et, bizarrement, le conflit qui va s’ouvrir avec les deux belles filles pour le partage de l’argent à hériter va ruiner complètement par ses incroyables révélations l’image de marque du français, et par rebond celui de sa nouvelle épouse, une image de probité qu’ils avaient mis du temps pourtant à construire. Il eût mieux valu ne rien savoir en effet ! Le secret de famille étalé au grand jour est en effet ravageur. C’est l’avocat Mariano Moyano, représentant de Cristianne Llorens (avec Mariano Moyano, Laura Pangrazio et Fidel Trigo) qui déballe des faits surprenants. Il est vrai que jusqu’ici personne ne s’était posé la question : Llorens et sa femme avaient débarqué au Paraguay dans les environs de 1985, alors qu’ils étaient déjà riches, mais personne ne leur avait demandé comment le mari avait amassé sa fortune. Or l’avocat, dans un e-mail, plutôt abrupt, envoyé à la presse le 13 mai 2011, alors que ses deux clientes ont été emprisonnées pour avoir critiqué la captation d’héritage (la réaction très vive de Maria de faire emprisonner les deux demandeuses aura eu cette suite catastrophique pour elle-même), il n’y était pas allé de main morte comme avis, car selon lui, « c’était un trafiquant bien connu d’alcool et de cigarettes en Italie et en Yougoslavie (actuellement Monténégro) », et que l’acquisition des actifs au Paraguay provenait de ces fonds. » Un trafiquant, et de haut vol ! Lié à la mafia italienne et des Balkans !!

Or, au fond, il avait raison, car il y a bien eu deux procédures judiciaires menées contre lui en Europe, ce que le procès a fait remonter à la surface et c’était du lourd : l’une engagée par la Communauté Européenne, pas moins, contre la société américaine de tabac RJR Nabisco, et l’autre contre des membres présumés de la Camorra italienne, initiée par les procureurs de Milan et de Bari. Bigre ! Il avait été cité dans les deux ! Pendant des années, tout cela été resté caché… par la veuve prêteuse d’avion au président du pays, qui avait depuis largement fait prospérer cet argent, à l’insu de tous, se présentant à force d’interview comme une entrepreneuse vertueuse respectant les gens… et la loi ! Dans un de ses interviews, elle avouera aussi aimer un seul club de foot, et c’est… l’Olimpia (celui dont je vois ai déjà parlé hier et dont je vais vous reparler demain encore) !

ABC Colors nous explique ici dans le détail le contenu des deux procès intentés : »dans le procès intenté à New York, la Communauté européenne accuse l’entreprise de tabac RJR Nabisco et plusieurs de ses filiales de vendre leurs produits et de recevoir des paiements secrets du crime organisé en Europe, en Russie et en Amérique du Sud, et de blanchir l’argent du trafic de drogue .drogues et autres délits. Le procès compte 145 pages et 278 points et fait une présentation détaillée des activités de la société de tabac susmentionnée et de ses associés. Dans l’un de ces points, il mentionne qu’ils avaient (parmi plusieurs autres dans d’autres pays) quatre gros clients au Monténégro qui avaient des licences spéciales pour la commercialisation de cigarettes dans ce pays. Il s’agit de Luis García Monolo, Patrick Laurent, Patrick Monnier et Gilbert Llorens, connus comme les « quatre fabuleux » pour leur pouvoir sur le marché. Tout au long des années 1990 et au moins jusqu’en 2000, la compagnie de tabac défenderesse aurait utilisé le lien monténégrin pour vendre des produits et recevoir des paiements de la mafia italienne. Elle souligne également que les « quatre fabuleux » entretenaient des relations d’affaires avec un autre groupe d’intermédiaires du tabac, celui-ci directement composé de représentants de la « Camorra », dont Gerardo Cuomo, Guglielmo Chiavi, Augusto Arcellaschi, Gregory Tsortzakis, Ciro Mazzarella et Francesco Prudentino. . » Certains, comme ça partait d’Italie, ont appelé ça « la pizza connexion » ! Tout avait déballé le 27 février 2001 dans le joural « La Reppublica » dans un article au vitriol intitulé: « Así que el contrabando financiaba a Montenegro« ; Loorens, selon cet article, se faisait appeler « Marcelo », son nom de trafiquant !

« Dans l’autre document, le nom de Gilbert Llorens apparaît lié à des membres de la mafia enquêtés en Italie, qui s’étaient enfuis au Monténégro après qu’un mandat d’arrêt ait été lancé contre eux (certains ont ensuite été arrêtés). Parmi les personnes citées, le nom de Francesco Prudentino (ici à gauche) est répété, qu’ils accusent de chef mafieux, en plus de Constantino Sarno (ici à droite) et des frères Raffaele, Donato et Tomaso Lasparta« .

« Selon le rapport, ceux-ci étaient liés au Monténégro au commerce de cigarettes avec divers revendeurs, tels que Gerardo Cuomo (également mentionné dans le procès aux États-Unis), Patrick Monnier (l’un des « quatre fabuleux »), Michele Antonio Varano, Luis Angel Garsia Cancio et Gilbert Llorens lui-même. Le parquet italien libère aussi une piste intéressante révèle l’avocat : « suite à l’enquête du parquet anti-mafia de Milan (dont le document est joint, et avec lequel nous sommes en contact), l’arrestation internationale de M. Llorens est ordonnée, qui échappe non seulement à la justice italienne mais aussi française. », en allant s’installer en Suisse, et contracter commodément mariage avec Madame Maris Franca Antognoli, de profession antérieure inconnue, et sans patrimoine antérieur connu » (sic) ». La justice évoquant « des actifs de plusieurs millions de dollars, entre autres, et même de blanchiment d’argent ». Voilà pourquoi un premier refuge en Suisse, et un mariage à cet endroit, puis après le Paraguay pour se faire oublier !

La filière serbe et monténégrine qui resurgit

Et à l’époque, impossible aussi d »éviter un incontournable dans la région si l’on trafiquait. « On parle également de liens étroits avec Milo Dukanovic, (ici à droite) qui fut l’homme fort du Monténégro, successivement Premier ministre et président, entre 1991 et 2006. Milo, qui fut le leader de l’indépendance du Monténégro vis-à-vis de la Serbie, et qui dut démissionner précisément parce qu’il était impliqué dans un scandale de contrebande de cigarettes vers l’Italie. Le rapport indique qu’il a reçu des concessions des Suisses Corrado Bianchi et Franco Dellatorre, noms qui apparaissent également dans le procès à New York. » Au final, sera passé un accord financier entre les parties… et la vie de trafiquant de Gilbert Llorens oubliée de nouveau (2) ! J’ai évoqué ailleurs ces liens particuliers avec l’Europe des Balkans dans l’épisode « Coke en stock (XLI) : de l’Uruguay et l’Argentine… à la Serbie, de la Bolivie au Monténégro en passant par Le Cap » rédigé il y a plus de 10 ans maintenant et lisible ici.

Tout avait été découvert en Bolivie, lors d’un échange de tirs entre le trafiquant William Rosales Suarez, lors de son kidnapping, alors en guerre avec des trafiquants paraguayens, ses gardes du corps et la police bolivienne (trois gardes ici en photo à gauche, les Serbes Pedrag Sertfko, Sasa Turcinovic et Bojan Bakula avaient été abattus, deux  étaient originaires de Ruma, une ville à l’extérieur de Belgrade.). C’est ainsi qu’on avait dėcouvert avec surprise la présence de serbes au milieu de ce trafic bolivien et paraguayen !!!  Une récompense d’un million de dollars avait été offerte pour sa tête au Paraguay, par des trafiquants de drogue colombiens !!!

Rosales sera au final retrouvé mort le 14 mai 2010 près de la ville de San Ramón où il avait été pris en embuscade par un groupe dirigé par l’ancien capitaine de police Orlando Araujo, agent formé par la DEA, en qualité même d’officier supérieur chez eux, ayant participé à d’importantes opérations anti-drogues, et qui avait basculé de l’autre côté, devenu lui-même un trafiquant !

Celui-là sera incriminé comme un revenant, dix ans plus tard, en 2020, dans le cas du « narcojet » Gulfstream N18ZL. posé au Mexique et chargé à  Guayaramerín (département du Beni, en Bolivie), le 28 janvier 2020, découvert bourré de sacs de cocaïne !

Ça nous avait mené à  Darko Saric, l’un des chefs de la mafia serbe que l’on dit être, justement, réfugié en Afrique du Sud : rien de nouveau donc !!! Et, tenez vous bien en fouinant un peu j’étais déjà tombé sur une banque (à blanchir, c’était la la banque « Prva banka » et … sur un club de foot : « à noter qu’il a de quoi s’inquiéter : la banque Prva banka est contrôlée par le Premier ministre Milo Djukanovic et son frère Aco !

Ce à quoi on peut ajouter des supporters de foot dont certains, tel Ivan Bogdanov, supporter de l’Etoile Rouge (ici à droite) n’hésitaient pas à arborer en tatoutage leur amour inconsidéré pour le fascisme… les mêmes que l’on retrouve à la moindre manifestation sortant de leur sphère d’influence traditionnelle… » . Mieux encore : selon Courrier International, l’arrivée de la coke est la suite logique de l’intense trafic de cigarettes qui avait précédé : « Il y a quelques années, Milo Djukanovic a avoué sans trop de gêne que le Monténégro prélevait une taxe sur le trafic des cigarettes, qui servait à colmater les trous dans le budget de l’Etat. Aujourd’hui, on suppose que c’est la même chose, à la différence près qu’il ne s’agit plus de cigarettes. D’après Slobodan Homen, secrétaire d’Etat à la Justice à Belgrade, le groupe criminel de Darko Saric réaliserait un chiffre d’affaires annuel d’au moins 1 milliard d’euros [la presse serbe parle de 2,5 milliards]. Il s’agit de chiffres qui dépassent le produit intérieur brut de plusieurs dizaines d’Etats membres des Nations unies. Par quel miracle un gars originaire d’une petite bourgade monténégrine a-t-il pu monter un business d’une telle ampleur en quelques années seulement ? « 

« D’après les procureurs italiens, il n’y a pas de miracle. Saric a tout simplement repris l’infrastructure du trafic de cigarettes des années 1990 et s’en est servi pour le transport de la cocaïne en provenance d’Amérique latine. La branche italienne du clan de Saric s’est ainsi appuyée sur ses anciennes relations dans la péninsule et au Monténégro : mêmes ports, mêmes postes frontière, mêmes douaniers… » Darko Saric à droite ici sur la photo avec le businessman Monténégrin controversé Goran Sokovic (à gauche). Le lieu de la rencontre ? Un match de foot ! On retiendra l’idée d’une infrastructure de trafic de cigarettes servant de calque à celui de cocaïne en songeant fortement à un certain Horacio Cartes…

Le 17 novembre 2010, Srpko Gorge et Vito Bajic, deux proches de Saric se faisaient pincer sur le territoire, à Podorica même, la capitale du Monténégro. Le lendemain, la presse serbe titrait toujours sur un Saric en fuite… caché au Monténégro. 80 personnes avaient été arrêtées lord du coup de filet… mais pas Darko Saric. Duško, le frère de Darko Šarić, ayant lui été interpellé auparavant au Monténégro. Un mois à peine après l’arrestation du gang, la police italienne avait saisissait un container contenant une tonne de cocaïne pure, représentant 250 millions d’euros, dans le port de Bari, à Gioia Tauro. Le container venait du Brésil (on y était déjà !), transportée par le MSC Gemma. La drogue était dissimulée dans quatre tracteurs : l’œuvre de la mafia calabraise !

Un autre homme sera cité dans cette « Pizza Connexion » : Vito Roberto Palazzolo, alias Robert Von Palace Kolbatshenko, qui a filé lui de la prison où il purgeait une peine de 9 ans , il s’est enfui en Afrique du Sud, grâce à d’un laissez-passer de Noël de 36 heures, octroyé le 24 décembre. » En tant que banquier en Allemagne et en Suisse, il a mené de nombreuses affaires avec des Sud-Africains cherchant à contourner les sanctions internationales en utilisant la pègre pour déplacer de l’argent. Pendant une grande partie de la vie de Palazzolo en fuite, l’Afrique du Sud était un refuge » peut-on lire ici dans ce succulent article. L’Afrique du Sud pouvant donner des idées à d’autres malfrats ( Palazzolo a été arrêté le 30 mars 2012, par Interpol à l’aéroport de Suvarnabhumi à Bangkok , en Thaïlande, photo ici à gauche – il avait été arrêté en 1984… à Lugano, tiens, quel hasard !) !

Nota: Benitez utilise aussi un autre Beechcraft, un modèle 250 celui-là, immatriculé en fait ZP-CHI, photographié en vol ici le 18 mars 2018 alors qu’il se rendait à Brasilia.

Mais pas moyen de savoir à qui il appartient. A droite ici lors de sa visite de l’Alto Parana le 15 février 2021. Pour certains, ce jour-là, comme d’autres d’ailleurs, le président semble porter une arme à la ceinture (cf ici à gauche)! Ça nous donne en fait une parfaite idée de l’atmosphère régnant dans le pays !!

En août le Brésil, à l’inverse, lui décide d’extrader Rodrigo Fontana Ferreira vers l’Uruguay avec de lourdes charges pesant contre lui : des accusations de « trafic de drogue, d’armes et d’explosifs entre l’Uruguay, le Brésil et le Paraguay, ainsi que des menaces et des attaques contre les institutions judiciaires uruguayennes ». Velazquez, le vice-premier ministre déchu, il faut le savoir, a aussi été décrit en août 2022, par le Département d’État américain comme « profondément corrompu », ce qui signifie qui l’empêche lui et sa famille immédiate d’entrer désormais aux États-Unis. Et de devenir un jour président du Paraguay désormais !

On trouve décidément de tout au Paraguay !

Et puis il y aussi le pilote aussi de cet avion particulier: Ariel Ortiz Caceres (ici à gauche).

Celui-là n’est pas que qu’un ancien pilote militaire, il est aussi… restaurateur ! Dans les deux sens du terme, car il tient un hôtel qui a pour attraction principal un vieux bimoteur Fokker 100 – restauré- devenu restaurant touristique (avec piscine !).

Un restaurateur et un directeur d »école, à ce qu’on a pu constater…c’est simple il accumulait les casquettes (cf ici à droite !), cet amoureux de l’histoire de l’aviation, en plus d’être le pilote attitré de Maris Franca Llorens Antognoli !

Ce parc touristique est situé dans la ville de Loma Grande, dans le département de la Cordillère, où se trouve l’Hotel del Rancho.

En fait il y a deux carcasses d’avion qui ont été transférées là-bas. Le Fokker 100 a été conduit de Luque le 22 juin 2015 (ci-dessus à droite) et le Boeing 707 plus tard en 2017 (ici à gauche sur Google Earth )

Découpé en deux sections et remonté pour 2018 pour en faire un musée de la ligne aérienne LAP (il a fini sa carrière dans les forces aériennes , c’était au départ un Pan American World Airways, le N415PA). Le premier e transfert davait nécessité cinq camions pour acheminer ses pièces. Il semble que les deux Fokker restants à Asuncion aient déménagé le même jour selon RollOut :

« une autre source a assuré que le fuselage avait été acquis par un groupe d’entreprises lié à « l’Hôtel y Granja Dona Ramonita », situé à Coratei, Ayolas. L’enlèvement de l’avion fait partie des tâches de déchargement de la plate-forme de l’Aeropuerto Silvio Pettirossi face aux préparatifs de l’arrivée du pape François le 10 juillet 2015 suivant ». Le pape qui fait faire peau neuve à un aéroport !

Le Fokker 100 ZP-CFL de Sol del Paraguay, la seule compagnie aérienne restante du pays, (11348) qui a cessé de voler en 2012 (la compagnie n’avait tenu qu’un an là-bas !) a été immatricule N798JM chez Jet Midwest, sa dernière vériyable immatriculation, et il est aussi libellé American Flight School (iune école d’aviation qui était installée à Luque) « Ciac N° 011” et « Te Amo Luana », C’est un ex Panam Airways et même Iran Air et Cllick Mexicana ! Derrière trône en plus le gros Boeing 707 cité dont on a retiré hélas les réacteurs. C’est le ZP-CCF des Líneas Aéreas Paraguayas (LAP). L’école de vol dont on parle a aussi été transférée à Loma, il semble bien, en même temps que le Boeing ! Et la piscine a été construite en janvier 2019, selon Google Earth ! A ce moment là , en 2022, notre Caceres est encore très confiant : « nous disposons également d’un service d’hébergement, de cinq chambres standards et de chalets équipés de tout le confort pour que vous vous sentiez comme chez vous. Nous avons un restaurant, une salle d’événements et un grand espace pour une aire de camping. Nous avons programmé des activités telles que des foires de produits agricoles et d’élevage, mais notre principale attraction est les avions, qui rendent l’établissement spécial », a déclaré Ariel Cáceres Ortiz.« 

« Pour Cáceres, le tourisme est aujourd’hui un phénomène économique mais aussi social, qui connaît une phase de développement et de croissance, après avoir été frappé par la pandémie.« Nous sommes dans un processus de reprise, nous espérons que cette année le mouvement du secteur hôtelier va s’amplifier. Nous prévoyons de faire du tourisme expérientiel, de relier les gens à la campagne, avec des activités spéciales et émotionnelles ».

« De plus, nous voulons promouvoir Loma Grande en tant que ville touristique. D’autre part, nous proposons des cours d’anglais pour avoir des professionnels formés pour le domaine », a-t-il fait remarquer. » Pour le clip de pub, il avait fait fort en tout cas…côté farniente !. A côté de la plaque, coté familial, en tout cas !

Il existe un second Fokker 100 de Sol del Paraguay qui a aussi été transformé en attraction hôtelière (c’est le 11304, immatriculé ZP-CJK,appelé « Heroes Del Chaco » ), visible ci-dessus, et à droite le 21 mars 2012 à Pettirossi (Asuncion). il a été tracté de là jusque l’Hotel y Granja Doña Ramonita à Coratei, qui est situé à plus de 300 km d’Asuncion.

Selon RollOut, «  Apparemment, l’avion avait été acheté par le groupe Cartes (encore !) et était acheminé vers son estancia, située au Chaco. Les camions sont partis du centre de Luque vers Nu Guasu. le fuselage avait été acquis par un groupe d’entreprises lié à « l’Hôtel y Granja Dona Ramonita », situé à Coratei, Ayolas. L’enlèvement de l’avion fait partie des tâches de déchargement de la plate-forme de l’Aeropuerto Silvio Pettirossi face aux préparatifs de l’arrivée du pape François le 10 juillet 2015 suivant ». Ci-dessous les 3 seuls exemplaires de Sol del Paraguay, au premier plan c’est le ZP-CAL (« Lago del Ypacaraï ») aujourd’hui introuvable).

Le ZP CJK est devenu la propriété, celui-là, de César Martínez Pujol, un passionné, adhérent du célèbre aéroclub Yvytu (qui organise un festival ou pas mal d’avions de trafiquants ont été aperçus, ou ceux d’Helitactica !). Notre fan d’Yvytu possède cet avion Fokker 100 depuis 2015 , il fait lui aussi partie de l’attrait du lieu. Le Lockheed L-188A Electra C immatriculé ZP-CBX de la LAP, fort dégradé, n’a pas eu la chance de devenir un hôtel mais a été néanmoins en partie préservé, au moins sa carlingue… par un « citoyen » appelé Claudio Villagra (bon courage à lui !) et ses ailes envoyées au ailes à la Faculté de génie aéronautique de l’Université nationale d’Asunción, Mais c’est son fameux festival cité qui va nous intéresser davantage, ou plutôt ses participants !

Là-bas, les avions étaient souvent bricolés, en fait, ceux croisés à Yvytu, venus de Floride la plupart du temps, via une filière fort prolixe découverte dans cette série: le 29 août 2017.

C’est par envoi « Panjiva » (par container) qu’un avion « usagé, de marque Cessna modèle A150M de 1976, immatriculé d’origine: N9880J (A1500689), et devenu ZP-BKX, de couleur blanc, avec du rouge est des filets bleus et rouges » était arrivé sur place. Selon sa description et qui a été expédié … à Luque, en plein fief de trafiquants comme on le sait ici depuis des lustres ) !!! 

A Yvutu, la fête d’aviation (ici en 2018) où les acrobaties se font en Beechraft Baron, ici le N92028R, (ou en Bonanza, comme ci-dessus, voire en Cessna avec le pilote casse-cou – et dangereux- Fernando Endrigo et son Cessna ZP-BNV de….

Helitactica, comme on se retrouve, suivi ce jour-là par le Beechcraft Baron ZP-BPH de la même entreprise pas encore aux nouvelles couleurs !) est aussi -hélas- la fête des narcos : beaucoup d’avions venus pour la fête aérienne sont en fait des avions de trafiquants, ou utilisés par les narcos : le ZP-BDC (ici à droite à la fête le 14 juillet 2007) finira par se planter, lui aussi, dans une estancia du district de Laureles Ñeembucú, en mars 2012, en train de narco-trafiquer vers l’Argentine…

Son pilote habituel, auteur d’acrobaties lors du Festival s’appelle par Juan Carlos Cornejo Andrade, qui était lui-même fils et petit-fils d’aviateur.  Le même pilote se tuera pourtant avec 3 jeunes passagers à bord d’un Cessna 182A núméro de serie 34038,  chilien, immatriculé CC-KUJ. « Cornejo », alors qu’il venait de participer à un barbecue avec les membres de son club d’aviation venus pour célébrer la fin de l’année en compagnie de leurs familles respectives.

A noter qu’on avait pu y voir en 2012 décoller du même aérodrome le Cessna ZP-BCG, le même qui se fera prendre le 12 mai 2014 avec 415 kilos de marihuana à bord, avec comme pilote Feliciano Martínez Benítez, argentin de 46  ans et Hadison Costa Dos Santos que l’on retrouvera plus tard encore mêlé à un autre trafic au Brésil., mais aussi David Esteban Martínez Navarro, qui avait alors sur lui un mandat d’arrêt pour un petit avion qui est tombé avec 500 kilos de cocaïne en novembre précédent à Amambay !!!

Le 17 juillet 2022, il a écopé de 10 ans de prison pour trafic de drogue et blanchiment. Il faisait parti d’un clan familial détenteur de 8 avions déjà saisis en 2015 (ici le second sur la droite, un Cessna, est le ZP-BEM): « David Martínez fait partie d’un réseau de trafic de drogue qui comprend également son beau-frère Ulises Cardozo, qui est un pilote de drogue qui est également condamné. Tous deux ont créé une société de transport par l’intermédiaire de laquelle ils ont acheminé d’importants chargements de cocaïne (au nom de Jarvis Jiménez Pavão). » Le fameux Ulises Cardozo étant le représentant de la DINAC chargé de vérifier les avions au Paraguay, soupçonné en 2017 et arrêté peu après !!!

Il arrivera à s »échapper en octobre 2019 tranquillement de la clinique – par une porte, avec un sac et ses affaires,- où il se faisait soigner : nous sommes bien au Paraguay ! Il venait de se faire hospitaliser pour « des coups de couteau’- » donnés par un autre détenu : bien joué n’est ce pas !!!

Les appareils regroupés à Asuncion seront parqués dans un hangar ouvert (ci-dessus à droite) jusque fin 2020, la terrible tempête ayant ravagé une partie de l’aéroport en novembre ayant eu raison d’eux (les carcasses restantes ont été déplacées plus au sud. On dénombrait plus de 35 avions saisis à ce moment-là ! Au milieu il y avait le ZP-TZR d’Emir Adel Chehab, croisé en 2013 encore sous son immatriculation US à Boa Vista, le fief garimpeiro (déjà décrit ici) !

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Lors de la rafle de Juan Caballero, un des avions confisqués, le Cessna 210 ZP-TZP (exposé ici à Asuncion avec les autres, dont ceux d’Emir Abdel Chehab, avec derrière eux notre fameux Fokker 100 ZP-CJK destiné à l’hôtel !) est un avion plutôt particulier, ou plutôt son propriétaire selon ABC Color :

« Carlos Alfredp Isasi Acuña est un habitué des activités du président Horacio Cartes et du vice-président Juan Afara. Les photos auxquelles notre journal a eu accès le montrent, dans plusieurs événements, posant en souriant à côté des deux autorités de l’exécutif. Il a été délégué départemental à Amambay et Concepción, du mouvement Honor Colorado qui dirige Cartes, lors des élections du parti du 26 juillet dernier. Les élections ont eu lieu 20 jours après la saisie de son avion par le Sénat. Le père d’Isasi Acuña, Juan Francisco Isasi Espínola, a fait l’objet d’une enquête pour enrichissement illicite en 2002 ». A droite Cartes au milieu des deux Acuna, le fils et le père.

Le clan Rubén Sánchez : politiciens, mais aussi truands notoires (ou l’inverse)

Le petit Cessna décrit plus haut avait été acheté 20 000 dollars seulement, (!) et son transporteur s’appelait Carlos Alberto Britez, un importateur d’Asuncion… L’un d’entre eux et le plus prolifique étant de Centurion Plus Inc, dirigé de Miami par José G.Pena (3).

Une minuscule entreprise de pièces d’avions située étant située à la même adresse (Aviation Parts) qui a vendu aussi le Beech Baron BE 95-B55, immatriculé N9028R, datant de 1976, qui a été volé à Filadelfia le 15 septembre 2011 (on ne l’a jamais revu depuis). Le nombre d’avion exporté au Paraguay par ce broker est en tout cas sans commune mesure avec la taille de sa boutique (ici à droite)!

C’est toute une filière qui a défilé des années durant à ce festival d’aviation, ou sur le tarmac d’Asuncion comme j’ai pu l’expliquer une bonne dizaine de fois au moins au fil des épisodes de la série. A Yvytu on avait vu par exemple circuler le Cessna 210N immatriculé ZP-TSI de deux politiciens véreux, Ardonio et Carlos Rubén Sánchez Garcete, (alias “Chicharõ”), Il est ici au décolage le 16octobre 2011 de l’ Aero Club Yvytu (cf ci-dessous). Deux élus du Partido Colorado de Cartes ! Leur avion sera visité à Luque par la Senad le 23 mai 2015, à la recherche de traces de cocaïne (ici à gauche), puis sera dans la foulée confisqué. L’avion en 2004 encore, appartenait au parti Colorado lui-même et ils se l’étaient capté !

C’est ce comportement d’arrivisme flagrant et d’éclats de voix perpétuels et machistes qui avaient fait leur réputation. Carlos Ruben sera même filmé en train de brandir une arme dans sa propriété envers un visiteur par exemple. Dans la foulée de la saisie de leur avion avait visité leur ranch; à une quinzaine de km de Capitán Bado, inscrit au nom de leur frère Denilso (qui est aussi le maire de Capitán Bado !) .On y trouvera un zoo, avec un puma (ici à droite), un fauve, comme chez tout prétendant trafiquant dans les pas d’Escobar et même « un aéroclub »… depuis invisible sur Google Earth..

C’est plutôt un autre aérodrome qui est utilisé, et pas n’importe lequel, selon ABC Color « l’aérodrome Pedro Juan Caballero ne servait en fait qu’au trafic, ou tout comme :  Les trafiquants de drogue frontaliers puissants, même, étaient généralement les plus favorisés par l’exploitation de l’aéroport, au détriment de la population civile, qui paie les salaires des sept fonctionnaires. La piste de 1 800 mètres est stratégiquement située, à 10 kilomètres du centre urbain de cette ville et à deux kilomètres de la route V « Gral. Bernardino Caballero « , mais il est prétendument utilisé uniquement pour le trafic de drogue et la contrebande de toutes sortes de marchandises, avec la complicité des fonctionnaires ».  L’homme avait commencé à trafiquer ben avant de se lancer ne politique : selon Insight Crime en effet « il a attiré l’attention des autorités brésiliennes pour la première fois en 2000, lorsqu’un homme transportant près de 2 500 kilos de marijuana camouflée dans une cargaison de bois a été arrêté. Les enquêtes ont montré que Chicharõ était le propriétaire de la scierie où le camion avait été chargé ».

C’est là aussi, à Pedro Juan Caballero qu’on raflera en 2015 pas moins de 22 avions, dont une grande partie importée par Emir Adel ,Chehab, ayant tous servi à transporter de la coke, confondus par la micro-apiration de leurs cabines ! La première grande rafle d’avions décidée par le juge Pecci sur les traces des deux lascars ! Chez les Ruben un gros camion Scania semi-remoque servant au trafic avait aussi été sais.

Il avait déjà été arrêté en effet le 7 septembre 2013 (ici à gauche) alors qu’il était encore député, sur accusation, déjà, de blanchiment d’argent et recel d’avoirs, toujours au Brésil. Carlos Ruben, le plus remuant des deux frères, se fera tirer un jour dessus en voiture, en criant à l’acte politique, bien sûr, alors qu’il était en fait de mèche avec Beira-Mar et Cabeza Branca, ce que tout le monde savait, car il trafiquait allégement depuis des années comme on l’a dit ! Ce jour-là, le 27 décembre 2019, dans le quartier de Piray, l’épais blindage de son SUV Toyota lui a avait sauvé la vie !

Lors de la campagne électorale de 2013 de leur frère Denilso, à Capitan Bado, où on les avait vus emprunter un Beechcraft Baron, 58 (ici à droite). Pendant cette campagne, leur voiture s’était déjà fait tirer dessus. Bref, pas un jour sans qu’ils ne fassent parler d’eux (en mal) ! Un député sans foi… ni loi en quelque sorte ! Son frère n’étant pas en reste puisqu’il est aussi connu pour un antécédent, une altercation qu’il avait eu avec le juge Marcelo Daniel Pecci, qu’il avait agressé dans l’ascenseur du tribunal !!! Le procureur général, Javier Díaz Verón, n’avait pas apprécié non plus

Plus grave encore le concernant : en juillet 2014, un Cessna immatriculé ZP-BAJ, lourdement chargé de cocaïne se dirigeant vers Capitán Bado (le fief des deux frères), et la au niveau de la cité de Coronel Sapucaia, heurte en se posant à l’aveuglette deux motos sur une voie vicinale, dont il traversait la trajectoire. Celle d’un couple avec deux enfants de 18 et 2 ans revenant de leurs emplettes (et pas assez riches pour s’acheter une voiture), tuant au passage la mère, la fille et le bébé ( L’avion, retrouvé retourné, sera vidé de ses sacs de coke avant même qu’on se tourne vers les personnes blessées ou mourantes !!! Selon la Dinac, était répertorié sous le nom de Valerio Eleuterio Sánchez Menesses. Or sa licence avait expiré en octobre 2012. A peine l’avion tombé, la mère de la victime reçoit un étrange appel téléphonique de Carlos Ruben en personne, alors pourtant en prison (!), la priant de ne rien raconter de ce qui s’est produit, que tout allait s’arranger, il le promet, ce qu’elle fera un temps avant se raviser : car l’avion était bien le sien, au final ! Fallait oser, avec trois morts au compteur ! Quel cynisme abject !

Après un an à peine passé à la prison de Tacumbú, et avoir été assigné ensuite à résidence, il s’échappe en 2014, en pleine opération de saisie de 530 kilos de cocaïne dans une piste clandestine à Karapaí, apportée par le Cessna ZP-BBU, piloté par Ramon Donato Mendoza Riquelme, qui avait réussi à fuir. Le pilote est un de ses amis, qui a bien été aidé sur place par un ex-policier, nommé Sixto Gonzalez Godoy !!! Ce jour-là aussi un homme avait pesté, outré par l’apparition de l’avion à cet endroit précis : « le procureur Marcelo Pecci a critiqué sur place que la police n’avait pas remarqué la piste clandestine, puisqu’elle n’est qu’à 2 km du poste de police. Carapa’i est une municipalité située à la frontière d’Amambay et de San Pedro, à 250 km de PJC et 150 de Santa Rosa del Aguaray. »…

Emprisonné en 2015, il est libéré en 2016 et attendra son procès jusqu’en 2019, ayant tout fait pour le retarder le plus possible. Le jour de sa libération, ultime provocation, il venait de rendre visite au pénitencier de Tacumbú Jarvis Chimenes Pavao, patron de la mafia locale (l’autre gang du pays, ici en photo lors de son arrestation, notez l’arsenal chez lui), condamné et emprisonné alors depuis 3 mois !!!

Alors que Carlos Sanchez, alias «Chicharõ», était détenu au pénitencier national de Tacumbú pour trafic de drogue et crimes connexes, malgré ses liens avérés avec le trafic de drogue, les députés de l’ANR Marcial Lezcano (ici avec son mentor, H.Cartes !) et Freddy d’Ecclessiis (déjà cité ici) l’avaient défendu publiquement, « de sorte qu’on soupçonne qu’ils pourraient être liés dans une nouvelle affaire de narco-politique », nous disait alors la presse. Une vraie mafia politique – et solidaire !

A laquelle on peut donc ajouter les noms de Magaleno Silva, assassiné depuis devant chez lui à Pedro Juan Caballero, avec trois autres personnes par des hommes armés, ou Bernardo Villalba, alias « Lalo », et encore Cirila Concepción Cubas de Villaaltan dont le fils Walter Villaalta Cubas a été assassiné en 2008 à Pona Pora, le père l’ayant lui-même été en 2006, et Freddy D’Ecclesiis, (en photo ici avec le président actuel) ce dernier plus souvent cité que les autres. Ne serait-ce que pour l »emploi de son Cessna ZP-BKU, saisi en 2018 lors d’un raid de la police contre les narco-trafiquants !

Des policiers volontairement aveugles, pour le ZP-BBU, une autre spécialité du pays !! En juin 2020, les quatre personnes arrêtées le paieront cher, car elles seront condamnés à 14,17 et 19 ans de prison, la plus lourde pour le policier, ses collègues inefficaces du commissariat devant être jugés plus tard. Le dossier à charge avait été instruit pendant 6 ans de bout en bout par Marcelo Pecci !!! !

Par hasard aussi, on suppose (?), dans un infographie, on présente Carlos Ruben (avec d’autres) comme un des « visiteurs » réguliers de… Horacio Cartes, encore lui !

Le verdict du vol de coke attendu avec tous ses reports, vivant désormais cloîtré sans qu’on ne sache où, l’homme ne sera cependant pas été arrêté de nouveau par la police, pour comparaître à nouveau, mais il finira plutôt par se faire sauvagement assassiner, en août 2021, à Pedro Juan Caballero, dans le quartier de Mariscal Estigarribia qui est situé à moins de cent mètres de la frontière avec le Brésil ou il se terrait.

Sauvagement attaqué par 10 sicarios (tueurs à gages) qui s’étaient fait passer pour des agents du Senad, il avait reçu tellement de balles (50 tirs sur lui !) que le médecin légiste accouru n’avait pu le reconnaître tout de suite : une vraie boucherie selon ses propres termes ! Les assassins, enfuis en voiture, l’incendieront plus tard sur leur trajet.

Une vengeance, à coup sûr, de trafiquants lésés : selon la police, au début de 2019, « il avait eu un problème avec le clan de Capitán Bado » avec lequel il avait « des expéditions commerciales de marchandises » (de la coke) qui venait de Bolivie« . » Ce qui signifie aussi qu’il trafiquait toujours ! « Il a effectué un paiement (100 000 dollars US) avec de faux dollars. À la suite de ce paiement, deux cousins ​​​​(qui étaient les pilotes) ont disparu en Bolivie », indique un responsable policier. Les forbans psychopathes du PCC étaient allés plus loin dans le sordide, car ils lui avaient alors demandé la somme de 200 000 dollars américains pour qu’ils indiquent l’endroit où se trouvaient les corps des deux victimes ! « Ce fait a rompu l’alliance qu’il avait avec le groupe avec lequel il travaillait dans cette zone de Capitán Bado« … conclut froidement le policier.

Leur Cessna soupçonné de trafic de drogue a été saisi en 2015 et il est longtemps resté à l’extérieur d’un bâtiment à Asuncion; le Hangar 69 (ci-dessus à droite) où trônait aussi un Hawker 125-700A N79EH, lui aussi saisi pour trafic de cocaïne.

Les deux visibles e Google Eath. Le propriétaire du Hawker s’appelant Veivi Sandro Sacomori, qui possédait semble-t-il la double nationalité paraguayenne et brésilienne. Acheté sous un Trustee dont l’adresse était au 3511 Silverside Road Ste 105, Wilmington, DE, 198104902 ; autrement dit une boîte aux lettres bien classique !!! La voilà, notre filière !

Car l’homme ne possédait pas que ce jet aujourd’hui visiblement bloqué depuis des années par les autorités, il avait fait venir à Luque, au Paraguay, le 5 septembre 2014 via l’importateur paragayen Santiago Joel,Caceres, autre nom à suivre pour établir une filière douteuse d’importation, un avion acheté visiblement chez Chautauqua Aircraft Sales .Inc, une société installée à Jamestown dans l’Etat de New-York. C’est un Cessna modèle 206H, N° 20608116, « blanc, de l’année 2000 », comme le stipule son bon de transport Panjiva, qui nous aura bien aidé durant toute cette longue enquête, et l’ex N7257K. L’envoi possède une valeur de 150 000 dollars, selon le registre de l’entreprise de transport. L’avion, en très bon état semble-t-il, celui-là, avait été photographié le 13 juillet 2013 dans son hangar de Chautauqua (ici à gauche). Et Caceres est aussi, quel hasard, le même importateur qui avait fait venir à Luque en juillet 2014 le Cessna 210L N° 21059940 de Luis Maria Sarrubi Duarte, l’ancien NN627BA (ici à gauche).

Or cet appareil a été retrouvé incendié en septembre 2015 avec 300 kilos de coke à bord (pour 2,5 millions de dollars) à Montero, près de Santa Cruz… les deux corps retrouvés dedans étant ceux d’un brésilien, identifié comme étant Wagner Santhulao et un paraguayen, Rilmer Eustaquio Ruiz, selon les médias locaux. « Tous deux avaient des antécédents de trafic de drogue en Bolivie, au Brésil et au Paraguay, selon le rapport officiel. » Tous les deux en fait membres du PCC Comando Vermelho ! La drogue, s’apprêtait à quitter Loma Alta au Brésil provenait de Yapacaní.

L’avion avait été enregistré comme simplement « exporté au Paraguay« .  Le vendeur étant « N6364S LLC », enregistré bien sûr dans le Delaware (la société en possède un second, le N627B). Le site de la société annonçait alors l’exporter au nom d’Arturo Anibal Acosta. Le hic, c’est aussi que le fameux Cessna de Chatiauqua nous en rappelle beaucoup un autre, saisi en novembre 2015 dans une ferme de Salto del Guairá, avec d’autres avions : le ZP-BGY, un énième faux numéro, au train bien plus affaissé par son chargement de… 400 kilos de coke !!! Lui-même étant le clone du N7257K de Floride ! En réalité, tous les Cessna de l’époque affichent cette déco (ici le ZP-TXD)., ce qui nous aide pas à vrai dire !

On retrouvera le possesseur du Cessna (et du Hawker) au Brésil et non au Paraguay, comme étant membre revendiqué des franc-maçons de rite brésilien, recevant ici à gauche son appartenance lors d’une cérémonie le 4 octobre 2016, dans la section « Union Perfecta Nº 121″.  Pas sûr que sa loge apprécie… en tout cas ça va ravira ici les partisans du complot, ah ah, jamais en reste dès que l’on parle loge !

Un bilan affligeant

A l’évidence, ces politiciens véreux se sentent protégés. C’est l’avis aussi de Insignt Crime qui résumé ici parfaitement la situation en juillet 2020 en parlant d’impunité véritable: « Une liste d’actifs appartenant à des responsables au Paraguay a attiré l’attention sur la richesse d’une poignée de politiciens de haut niveau, qui auraient déjà été liés à des activités de trafic de drogue, soulignant comment le parti Colorado au pouvoir semble accorder une large impunité à ses membres. La liste comprend les noms des membres actuels et anciens du Congrès qui ont été liés à des activités illégales, dont beaucoup ont de petites fortunes en actifs, notamment des biens immobiliers, des véhicules et des espèces sur des comptes bancaires. Ces révélations sont devenues publiques lors d’un état d’urgence pour le coronavirus, qui a accordé à l’exécutif la possibilité de réaffecter des parties du budget. Le Bureau du contrôleur général a ensuite publié une liste des actifs de tous les fonctionnaires concernés par les modifications budgétaires.« 

« Le personnage le plus en vue répertorié est peut-être Freddy D’Ecclesiis, un député du parti du Colorado représentant San Pedro, un département du centre du Paraguay, qui a été impliqué dans une enquête sur le trafic de drogue en 2018. La liste comprend également Cynthia Tarragó, une ancienne personnalité de la télévision, Colorado. Député du parti et candidat à la mairie d’Asunción. (nota : détenue avec son mari, Raymundo Va, par le FBI pour complot en vue de blanchir de l’argent).Elle a été arrêtée l’année dernière aux États-Unis pour avoir dirigé une opération de blanchiment d’argent pour des trafiquants de drogue. La liste comprend également un ancien député du parti Colorado au pouvoir, dont Bernardo Villalba de Concepción, qui a fait face à sa part de liens signalés avec le trafic de drogue. Et Insight Crime de continuer : voir les personnalités du Colorado Party, qui ont été liées à des groupes criminels, rester en grande partie à l’abri de tout problème juridique et continuer à profiter d’un style de vie somptueux n’a rien de nouveau. Le Parti Colorado est l’organisation politique la plus ancienne et la plus réussie du Paraguay et a longtemps fait l’objet de critiques pour avoir essentiellement fermé les yeux sur les allégations d’activités criminelles parmi ses membres. En décembre 2019, les médias paraguayens ont publié une liste de 45 membres du Colorado qui avaient été inculpés ou reconnus coupables d’accusations criminelles. Parmi ceux-ci, seuls trois avaient vu leur adhésion suspendue. Les allégations les plus accablantes contre un politicien de la liste sont survenues en 2019 lorsque Cynthia Tarragó a été arrêtée par le FBI dans le New Jersey et accusée d’avoir dirigé une opération de blanchiment d’argent de 2 millions de dollars liée à des transactions de cocaïne ».

« 

Freddy D’Ecclesiis fait également face depuis longtemps à des allégations d’implication dans le trafic de drogue, mais aucune d’entre elles n’est restée. Plus récemment, il était sur le radar des enquêteurs en 2018 à la suite d’un raid sur un hangar familial par le Secrétariat anti-drogue (Secretaría Nacional Antidrogas – SENAD), selon ABC Color. Et en 2014, un rapport du SENAD au Sénat paraguayen a nommé D’Ecclesiis, ainsi qu’un autre politicien sur la liste des actifs, Bernardo Villalba (ici à gauche), comme ayant des liens avec le trafic de drogue, a rapporté ABC Color. En 2006, une cargaison de 196 kilogrammes de cocaïne a été retrouvée sur une propriété appartenant à D’Ecclesiis à San Pedro. Villalba a été nommé pour avoir défendu des trafiquants de drogue au sein du Congrès et sollicité des dons de campagne auprès de criminels connus. Les deux hommes ont fermement nié tout lien avec le trafic de drogue et n’ont jamais été inculpés ».

Avec au final toujours le même individu cité comme manipulateur en chef : « le Parti Colorado est également le foyer politique de l’ancien président Horacio Cartes (2013-2018), un riche homme d’affaires dont la famille est impliquée dans pratiquement toutes les grandes industries du Paraguay – des chaînes hôtelières et des sociétés de transport à l’élevage de bétail et à l’aviation. Bien qu’il ne soit plus en fonction, Cartes a été lié à une vaste opération de contrebande de cigarettes, couvrant une grande partie de l’Amérique latine, selon une enquête du Counter Extremism Project ».

Et ça ne s’arrête donc jamais. De Pureto Caballero ne décollaient pas que des avions précisons-le : c’est de là qu’était parti le 21 octobre 2021 le Robinson R66 Turbine PR-ITT qui s’est écrasé dans une fazenda de Ponta Porã (la ville brésilienne en face !).

Tuant son jeune pilote de 24 ans, Pedro Augusto Boim et son copilote Matheus Henrique dos Santos Venâncio de 20 ans, lors d’un vol de trafiquants de coke (246 kilos! !

Le vieux Fokker 100 du deuxième restaurant, lui, avait traîné auparavant, comme on l’a vu, au milieu des avions saisis à Emir Adel Chehab, saisis sur l’aérodrome e Pedro Juan Caballero, et regroupés après avec lui à Asuncion, avec le célèbre désormais Jetstream N904EH d’Emir et le ZP-TZP de l’ami de Cartes ! On ne quitte pas les avions de trafiquants !!! C’était la première grande rafle d’appareils décidée par le juge Pecci !!! Manque aujourd’hui à l’appel le troisième Sol del Paraguay, le Fokker 100 ZP-CAL, ex XA-TCP (pour Click Mexicana) dont j’ignore totalement le sort.

A noter que l’intriguant Cessna à droite sur la photo, repérée dans un ancien épisode de la série, déguisé en requin (« tiburon » là-bas), saisi lors da grande rafle de 2015 avec les autres est devenu 8 ans plus tard un auxiliaire des forces navales paraguayennes.

Réapparu sous le matricule 133, dans la tradition du recyclage des avions de trafiquants. On peu le voir ici à gauche lors d’un exercice d’ambulance aérienne. Comme vous pouvez le constater, on ne s’est pas beaucoup foulé côté décoration : c’est la même qui a été gardée !! Remarquez aussi, un requin, ça ne pouvait aller que dans la navale (huit ans quand même que je cherchais après) !

Une fin de partie annoncée ?

Le Covid est passé depuis par là, hélas, pour le premier cas de Fokker-hôtel, (plus les critiques des visiteurs déçus par le « musée » du Boeing se résumant à quelques tableaux amovibles, puisque l’engin servait à autre chose en semaine ! ), car à l’été 2019 voici ce qu’on pouvait lire comme petite annonce sur la partie « Boeing » : 10 juillet 2019, « un ensemble pour toujours !!! C’est une copropriété en bloc fermé … elle comprend un avion, une piscines, des jardins, des terrasses et des grillades La piscine a 5 emplacements éclairés et possède des cascades … elle a une capacité de 1 200 000 l.

« Elle est remplie d’eau minéralisée grâce à l’excavation de 180 mètres de profondeur et sa station d’épuration !! L’avion est un musée de l’histoire de l’avion et un restaurant (Lineas Aéreas Paraguayas) rénové pour des événements. Musée, restaurant à thème, cinéma, théâtre et Disco.

L’avion a 240 000 BTU de climatiseurs !!! Plans de financement disponibles pour 1 an !!! Un environnement unique et exclusif ! » Une piscine effectivement utilisée par les clients de l’hôtel, le week-en on suppose. Car, en semaine, détail amusant : les cours de la fameuse école d’hôtesses et de stewarts utilisait la même piscine du Boeing pour les exercices de sauvetage en cas d’amerrissage (d’autres exercices ici) !! Il servait aussi de salle de classe ! L’annonce de la vente des terrains semble bien sonner le glas de cette école, disons plutôt… particulière !

On approche de la fin de ce volet paraguayen , nécessaire pour expliquer ce qui se passe au Brésil… et cette cocaïne venu de Bolivie qui l’inonde. Encore un épisode, et nous allons reparler es singuliers petits hélicoptères brésiliens fournisseurs des garimpeiros..

(1) l’actualité de ce mois de mai coté arrivages d’avions chargés de cocaïne nous l’a rappelé en effet au Mexique, dans le Chiapas, à nouveau, avec un énième crash et une énième grosse prise. Après le Hawker embourbé (lire ici) de début février, suivi d’un autre du même type mais dans le Peten (décrit ici en note), voici que l’on change de modèle pour se retrouver à nouveau au Chiaps un bon vieux et beau Beechcraft 200 bien connu, particulièrement bien chargé comme on peut le voir : 800 kilos de coke, sans compter les bidons d’essence en plus :

Il n’a pas fallu longtemps à l’ami Falcon pour le retrouver, cet exemplaire il est vrai assez reconnaissable : c’est bien en effet le XB-SJF, un mexicain, donc, mais qui ne cache pas longtemps son jeu, puisque c’est encore un appareil vendu par…Twa International Llc de Cheyenne, Wyoming :c’est effectivement le N500KD acheté le 18 novembre 2019 et sacrifié un peu plus de trois ans plus tard après avoir été revendu au Mexique.

Encore un coup de Carlos Villaurrutia, inculpé (et ayant plaidé rapidement coupable), on le rappelle en février 2021 lors de l’affaire Debra Lynn Mercer-Erwin (à gauche sortant de la salle du jury), tenue ici responsable le 4 mai dernier après deux semaines de procès (c’est tout récent) paru un -jury fédéral, « reconnue coupable de blanchiment d’argent; fraude électronique; complot en vue de fabriquer et de distribuer de la cocaïne ; et complot en vue de fabriquer et de distribuer de la cocaïne sachant qu’elle serait importée aux États-Unis. » La durée de la peine n’a pas encore été prononcée, mais elle risque la prison à vie. Nous avions dénoncé ces agissements et ceux de TWA International Llc, ici dans Coke en Stock, cinq années auparavant ! Ce sont des internautes curieux, tel ici « chimpanzewars » sur le réseau Reddit qui avaient fait bouger les choses, à partir pour lui de l’exemple du Gulfstream GII N959QP (de TWA International, Inc.) confisqué à La Chinita International Airport (MAR/SVMC), à Maracaibo, dans l’état de Zulia, dont l’autorisation de avait expiré en septembre 2020. Ici il est aux côtés du YV2696, un vieux Sabreliner.

Son propos avait été limpide : « le président/PDG/propriétaire est Carlos Villaurrutia. Il est également l’unique propriétaire de FORD ELECTRIC CO. De nombreux plans enregistrés de FORD ELECTRIC CO et TWA International ont été radiés. Beaucoup sont exportés vers le Mexique, certains sont envoyés à d’autres sociétés fictives, d’autres semblent disparaître. Son nom est également répertorié sous 4 avions radiés, dont le même modèle de jets Gulfstream et un avion à hélices bimoteur. C’est même pas là que ça devient intéressant…. » Comme exemple flagrant on a le XB-OZA, un vieux Gulfstream de 1981 retrouvé incendié le 9 août 2021 à Jesús María Semprún (Venezuela) au bout d’une très, très longue piste clandestine particulièrement bien damée. L’ex N200SK, acheté le 3 févier 2017 par Ford Electric Co. Cheyenne WY, avait été revendu le 23 août de la même année à un dénommé Rafael R Ramirez.

« Notre petit ange Carlos est aussi le neveu du baron de la drogue mexicain Christian Eduardo Esquino Nunez. Son oncle était également le propriétaire de l’avion qui s’est écrasé et a tué la chanteuse mexicaine Jenni Rivera. Apparemment, Jenni et Eduardo avaient eu une querelle. Jenni donnait régulièrement des concerts privés pour les narcos et s’est battue avec Eduardo lors d’une de ces performances. Lors du dernier concert de Jenni, un homme a crié « HOY LA MANTAN », ou « TODAY THEY KILL YOU ». Quelques heures plus tard, son avion s’est écrasé sans survivants. Eduardo Nunez a également fait l’objet d’une enquête de la DEA pour avoir tenté de faire passer le fils de Kadhafi au Mexique. Eduardo est un criminel reconnu coupable, mais a réussi à posséder sa propre société écran ainsi que plusieurs avions. Les autorités l’ont finalement découvert et l’ont expulsé. Revenons maintenant à Carlos.« 

« Carlos a été impliqué dans une affaire concernant les avions d’Eduardo une fois que la DEA a découvert le stratagème et l’a arrêté. 2 des avions ont alors été « transférés » à FORD ELECTRIC CO, et se sont finalement retrouvés en possession de Carlos. 1 des avions a été radié et a fini par être exporté vers la République dominicaine. Je suis sûr que vous pouvez comprendre ce que fait l’avion aujourd’hui… » Personnlement, j’avais fustigé le site Linked’in, coupable pour moi de laisser en ligne le nom et le contact de Villaurutia.. et ce, aujourd’hui encore !

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((2) « La veuve de l’éleveur, la Suissesse Maris Franca Antognoli, s’est retrouvée impliquée dans un premier conflit judiciaire sur l’héritage avec les deux filles du précédent mariage de Llorens, Cristianne et Solange, circonstance dans laquelle elle a fini par être poursuivie et condamnée pour production d’actes publics. contenant du faux contenu, avec le notaire l’écrivaine Maria Stella Galiano (sa biographe). Le 4 mai 2001, le juge Óscar Delgado l’a condamnée à un an et six mois de prison, plus une amende de 500 millions de guaraníes, mais la prison a été remplacée par des actions caritatives. Le même jour, ils ont signé un accord de réparation, distribuant les avoirs et s’abstenant de toute action criminelle. » Le trexte fourni par l’auteur est assez éclairant : o n parle de 200 millions de dollars en jeu !

« GILBERT LLORENS S/ SUCCESSION. Nos clientes, filles du défunt de nationalité française, ont opportunément fait appel à nos services pour contester le pacte successoral, alléguant la dissimulation expresse de biens pour plus de 200 millions de dollars, uniquement au Paraguay, lieu du décès du défunt. Une action en annulation a été intentée devant les tribunaux locaux, grâce à l’embauche de deux avocats paraguayens prestigieux. Après avoir été contacté par les avocats de la belle-mère, Maris Franca Antognoli, veuve de Llorens, des négociations ont commencé pour éviter un conflit judiciaire, pour lequel ces négociations ont duré un mois, où la signature d’un accord a été conclue devant un notaire local Le même jour, lors de cette réunion, l’un de nos clients, les avocats locaux et le propriétaire de ce cabinet ont été arrêtés pour extorsion. Après un certain temps, et grâce à l’intervention du procureur général, de l’ordre et des barreaux du Mercosur, de l’ambassade et du ministère des Affaires étrangères d’Argentine et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, le procureur par intérim a été démis de ses fonctions, aucune accusation n’a jamais été portée contre les personnes mentionnées, et elles ont été remplacés. Les procès en annulation se sont alors poursuivis malgré ces manœuvres. Inutile de dire qu’aucune des personnes mentionnées n’a jamais eu de contact avec le plaignant, que ce soit personnellement ou par téléphone, et ce n’était qu’une manœuvre pour intimider notre client« 

3) La liste des avions répertoriés ici de Centurion Plus Inc tous expédiés au Paraguay (il peut y en avoir d’autres) :

N18034 (1972 CESSNA 150L),

N9880J (1976 CESSNA 150M)

N67906 ((?) CESSNA 152) l’avion est déclaré appartenant à l’adresse du « 6565 Parkview Apart C de Boca Raton »

N9639V (1977 CESSNA R172K)

N703G (1980 CESSNA 172P)

N4643K (1975 CESSNA 182P)

N92759 (1970 CESSNA 182N)

N888XX (1976 CESSNA Cessna 210H)

N888YX (2001 CESSNA 206H, en version hydravion)

N9191M (1977 CESSNA 210M)

N888DP (1981 CESSNA T210N)

N879JN ((?) BEECH 58) Ex « Jal,  aperçu ici en vidéo en train de faire une « low pass » fort démonstrative…

L’auteur de la mise en ligne, qui imite parfois le son des avions avec la bouche, proposera cet autre acrobatie de Bellanca Super Decathlon ZP-DAF lors du festival. d »Yvytú de 2015…

N658RA ((?) BEECH 58)

N50TT (1975 BEECH 58)

N7221K (1984 BEECH 58)

N6814Z (1984 BEECH 58)

N191PW (1996 BEECH 58)

N212MG ((?) BEECH Baron 58)

N524DM (2012 BEECH G58)

N22JJ (1975 BEECH Baron E-55)

N2031A (1969 BEECH D55)

N22JJ (1975 BEECH E-55)

N22JJ (1975 BEECH E-55)

N9028R (1976 BEECH 95-B55 (T42A)

N7914Q, (1079 Cessna 414A)

N506F (1985 BEECH C90)

N29TV (1983 King Air B200)

N855KC (2006 Pilatus PC-12) …